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L’incroyable sole swap de La ATC2 d’Agassi par ILLCLAWS

Jérémie (ILLCLAWS) nous a accordé un entretien suite à sa réalisation du modèle swappé d’une Nike Air Tech Challenge II sur une semelle de Nike Air Trainer 1, modèle hommage à celui porté par Andre Agassi lors du tournoi de Roland Garros en 1990.

Tu as récemment réalisé un sole swap sur une Nike ATC2 montée sur une sole de Nike Trainer 1? Peux-tu nous en dire plus sur ce projet ?

Les Air Tech Challenge 2 sont une de mes paires préférées. Au niveau de leur design, elles correspondent bien au style des modèles de nike de ma période de prédilection, fin 80 début 90. Elles ont des similitudes avec des Jordan 3, des air Stab notamment.

Je cherchais à faire un swap hybrid en me basant sur le upper de ce modèle. Après avoir démonté une de mes vieilles paires, j’ai pensé dans un premier temps les swapper avec une midsole de jordan 3 ou 4 mais le résultat aurait fait un peu étrange…

Du coup j’ai commencé à faire quelques recherches en fouillant dans mon inventaire et je suis tombé sur mes paires de Nike Air Trainer 1 et 3. Je me suis rappelé qu’à l’époque les Trainer 1 étaient portées par John McEnroe avant que les modèles suivants de Trainer ne soient les paires signatures de Bo Jackson.

En cherchant des photos sur le net, j’ai trouvé des images d’André Agassi au tournoi de Roland Garros en 1990, avec la panoplie complète hot lava et j’ai remarqué qu’il portait bien des Air Tech Challenge 2 mais qu’elles avaient une semelle d’Air Trainer 1. J’ai donc décidé de faire un paire “hommage” car ce modèle n’a jamais été commercialisé.

La première étape a été de trouver les 2 paires sur le marché de l’occasion ce qui a été assez facile car ces 2 modèles sont extrêmement sous côtés, même si par exemple la semelle des Air Tech Challenge 2 a été utilisée comme base pour les Nike Air Yeezy 2. Je suis donc parti sur une paire de Nike Air Tech Challenge 2 “Hot Lava” de 2014 et une paire de Nike Air Trainer 1 Low “Safari Chlorophyl” de 2015, en faisant attention au sizing.

L’étape suivante a été de décoller les upper des soles. Sur la paire de Trainer, pas de problèmes, même pas 10 min (défaisage des coutures inclus). Par contre, les Air Tech ce ne fut pas la même histoire. Les paires qui n’ont pas de coutures sont toujours plus difficiles à décoller surtout quand l’outsole remonte sur la toe box.

Ensuite, il a fallu enlever les résidus de colle pour que la nouvelle couche de colle prenne bien. Cette longue et nécessaire étape effectuée, j’ai pu procéder au collage des upper de Air Tech au sole de Air trainer. Les 2 paires s’emboîtaient parfaitement.

Après avoir fait les coutures de l’outsole à la toe box, je pouvais passer aux finitions esthétiques. J’ai finalisé la paire en repeignant le liseré noir de la semelle de l’Air Trainer en gris clair comme sur le modèle original d’Air Tech Challenge. Le rendu définitif est très proche du modèle que portait Agassi à Roland Garros.

Tu as déjà utilisé le sole swap à de nombreuses reprises, cependant explique nous pourquoi tu as voulu refaire à l’identique la paire que le tennisman André Agassi avait swapée en 1990 lors du tournoi de Rolland Garros ? Est-ce pour te souvenir de ce moment précis ou pour affirmer que le sole swap était une pratique répandue dans certains sports ?

Pour répondre à ta question, je dirai un peu des 2.

Agassi en 1990 c’est l’apogée du tennis, un des sports numéro 1 au niveau mondial. Il a bousculé les standards de l’époque, le milieu du tennis étant assez classique voire conservateur avec essentiellement des tenues blanches. Il est apparu comme un bad boy, avec un style de surfeur californien un peu destroy, portant un mulet, “business in the front, party in the back” … En lançant sa ligne, Nike a en quelque sorte appliqué le même schéma qu’avec Jordan, utiliser des coloris “interdits” à grand coup de marketing. Pour moi Agassi est un peu le “Jordan du tennis”, il est arrivé et a changé la donne et les mentalités dans son sport. Recréer ce modèle est un hommage à un tennisman de légende et au grand tournoi de Paris, chauvinisme oblige!

Utiliser le soleswap pour recréer des modèles rares ou uniques, voire des prototypes, est quelque chose de motivant. Cela permet d’avoir un modèle différent mais surtout de comprendre pourquoi ce choix a été voulu. Dans ce cas précis, bien que la sole d’une Air Tech Challenge 2 soit très confortable avec un très bon amorti, celle d’une Air Trainer 1 est plus légère et amortit encore mieux. C’est probablement dû à la forme de la bulle en question, car sur une Air Trainer elle est en nid d’abeille comme c’est remarquable sur la photo alors que celle d’une Air tech est différente car elle est visible. D’ailleurs le fait qu’elle soit apparente doit créer un manque de stabilité dans les mouvements latéraux comme ceux effectués dans le tennis en général.

Le soleswap pour créer des paires hybrides est une technique que Nike utilise depuis des années. Beaucoup diraient que les premières paires hybrides sont apparues vers 2005 avec différents modèles de Jordan, Dub Zero et compagnie, mais personnellement je dirais que cela date de bien avant. Rien qu’en 89, Nike avait utilisé les mêmes midsoles pour les Air Jordan 3 (88) et les Air Assault.

Déjà à cette époque, Nike a posé les bases d’une tendance qu’ils utilisent à foison aujourd’hui comme on peut le voir avec les Sean Wotherspoon et tous les autres modèles d’air max ou de Jordan hybrides disponibles dans leur catalogue. C’est tout bénéfice pour eux car les coûts de design et de production sont beaucoup moins importants … faire du neuf avec du vieux, le recyclage selon Nike.

Tu as déjà utilisé le sole swap à de nombreuses reprises, cependant explique nous pourquoi tu as voulu refaire à l’identique la paire que le tennisman André Agassi avait swapée en 1990 lors du tournoi de Rolland Garros ? Est-ce pour te souvenir de ce moment précis ou pour affirmer que le sole swap était une pratique répandue dans certains sports ?

J’ai fait un peu de tennis pendant ma jeunesse avant de passer au basket. Il faut le dire, le basket à l’époque n’était pas aussi médiatisé qu’aujourd’hui. Dans les années 90, le tennis était incontournable. La majeure partie des stars avaient leurs modèles ”signature”, et ce quelles que soient les marques, les Adidas Torsion de Stefan Edberg, les Reebok Pump Court Victory de Michael Chang, etc….

Les marques ont innové et pas seulement dans l’univers du footwear, comme par exemple Nike qui a recyclé le cuissard, jusqu’alors réservé au cyclisme, en l’incorporant à un short en jean pour la ligne Agassi.

Au niveau du lifestyle c’est indéniable que le tennis a apporté beaucoup. Une des marques les plus présentes sur ce milieu est Adidas. Des nombreux anciens modèles ”signature” de cette marque sont aujourd’hui des classiques, surtout en France comme le montre l’engouement pour les Stan Smith. Quasiment tout le monde a ou a eu une paire de Stan Smith dans sa rotation.

Après d’autres marques ont réussi à émerger et même dépasser le cadre de leur spécialisation “tennis”, comme par exemple la marque italienne FILA qui finira même par faire des modèles de sneakers pour le basketteur Grant Hill.

Il ne faut pas oublier aussi que le tennis a démocratisé le port du polo, l’alternative classe au tshirt, la mode du casual chic ”so british”.
Des marques “haut de gamme” ont alors tiré leur épingle du jeu comme Lacoste ou Ralph Lauren, ce qui leur a permis de s’inviter sur le marché du streetwear alors qu’avant elles étaient plutôt cantonnées à une clientèle aisée.

Aujourd’hui sans le boom du tennis dans les années 90, je ne pense pas qu’elles seraient aussi présentes dans la mode lifestyle. Le tennis a en quelque sorte rapproché deux univers opposés, la bourgeoisie et la rue. Grâce à ce rapprochement, de nombreuses collaborations entre des marques de sport et des marques de luxe ont pu voir le jour comme la collection Louis Vuitton Supreme, Prada et Adidas, et la dernière en date qui fait beaucoup parler d’elle en ce moment Jordan et Dior.

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Hybrid (Soleswap) Custom Jordan 4 / Jordan 5 par Jérémie (ILLCLAWS)

Bonjour Jérémie, présentes-toi en quelques mots ?
Bonjour, je m’appelle Jérémie, bientôt 40ans, gérant et concepteur multimédia au sein de ma société ILL [communications] à Strasbourg, tombé dans les sneakers quand ma mère m’a acheté ma première paire d’Adidas (Stephan Edberg) quand j’avais 12ans. Je cherchais à enrichir mon activité, d’exprimer ma créativité sur un support que j’affectionne depuis toujours : La sneakers.
Je me suis donc professionnalisé en faisant du soleswap et de la customisation, en suivant modestement l’exemple de Dominic Ciambrone, entre autres.

On a récemment aperçu ton custom assez particulier d’ une base de Jordan 4 monté  avec une de Jordan 5 ? Peux-tu nous en dire plus ?
Je cherchais une paire de donneuse, une chaussure sur laquelle je pouvais récupérer une midsole (semelle intermédiaire) pour restaurer ma paire de Jordan 4 du Countdown Pack de 2008. J’ai réussi à trouver une Jordan 4 Pure Money de 2017 qui pouvait faire l’affaire.
Après avoir décollé les différents éléments de la paire, il me restait l’upper (chausson), en plus entièrement en blanc, le meilleur canevas possible pour créer une custom. Comme j’avais déjà fait plusieurs paires d’hybrides (paires ayant un semelle différente du modèle original) auparavant, j’ai décidé d’agrandir ma collection.
Pour ne pas trop dénaturer la paire, vue la forme générale des jordan 4, j’avais 2 options, soit mettre une semelle de Jordan 3, soit une de Jordan 5. La semelle de 3 étant déjà utilisée sur les modèles Toddlers et Gs (pour enfants) ce n’aurait pas été trop original. Donc j’ai opté pour une semelle de Jordan 5, l’élément que je préfère sur ce modèle.
Il ne me restait plus qu’à trouver une paire de Jordan 5 donneuse et quelques jours après, l’hybride Jordan 4/Jordan 5 était finalisé et prêt à être porté.

Hybrid Jordan 4/ Jordan 5 par Jérémie (ILLCLAWS)

Ce n’est pas la première fois que tu utilises le sole swap pour  pour un custom ? Comment as-tu acquis cette expérience, cette compétence ?
Oui en effet c’est quelque chose qui m’a toujours intéressé. Déjà quand j’étais adolescent, avec mon frère on customisait nos vieilles paires et on leur faisait des réparations de fortunes avec les moyens du bord, pour pouvoir encore les porter…
Il y a une 10aine d’années, j’avais fait déjà quelques paires de customs mais sans vraiment approfondir. Par la suite j’ai toujours continué à faire de la restauration, essentiellement du repaint, ce qui est un peu obligatoire quand tu as pas mal de paires de Jordan 3 ou 4.
Ce qui m’a vraiment motivé pour passer au soleswap, est un peu ce qui a motivé la plupart des swappeurs, d’avoir récupéré une paire d’OG, de la porter la première fois et d’avoir le midsole qui part en morceau au bout de même pas 30min. C’est ce qui m’est arrivé il y a 2 ans quand j’ai mis la main sur une Nike Air Stab Premium OG de 2007 et j’étais vraiment dégoûté, le colorway me plaisait de trop… J’avais déjà regardé pas mal de vidéos sur le net et sur des forums sur le sujet. Mais de toute façon, comme dans tous les métiers artisanaux et/ou manuels, on a beau voir toutes les vidéos possibles, c’est par la pratique que l’on vient l’expérience. Une fois tout le matériel en ma possession, j’ai fait pas mal de tests, aussi bien au niveau des produits que des différentes techniques, et je me suis lancé.
Mon premier swap, celui de l’air stab, a un peu été une aventure car Nike a tout simplement changé la forme du midsole de la Stab entre 2007 et la réédition de 2014 qui m’a servi de donneuse. Une fois ce premier swap fini, j’avais le upper de l’Air Stab donneuse qui me restait sur les bras, et comme j’adore ce modèle, j’ai décidé de le swapper avec une semelle d’air max 1 et de créer mon premier hybride. Quand je décolle une paire j’essaie toujours de le faire proprement, contrairement aux méthodes de barbare de certaines vidéos à base d’acétone et de cutter, comme ça, ça me permet de laisser libre court à ma créativité et de créer des hybrides.
Actuellement, je suis en train de finaliser un autre un hybride, mais ce qui reste toujours le plus motivant c’est de redonner vie à des modèles OG, dont la qualité des matériaux utilisés à l’époque est largement supérieure à ceux utilisés dans toutes les rééditions de retro de ces dernières années.

Hybrid Jordan 4/ Jordan 5 par Jérémie (ILLCLAWS)
Hybrid Jordan 4/ Jordan 5 par Jérémie (ILLCLAWS)

Pour en revenir à cette Jordan 4, éclaire-nous sur les différentes étapes qui jalonnent la création de ce modèle si particulier ?
La première étape est de récupérer les 2 paires, de préférences en cuir pour le upper car, dans ce cas précis, l’outsole de la Jordan 4 remonte sur le côté. Pour coller un upper sur le midsole, la technique de base c’est de carner la matière (enlever son aspect lisse pour que la colle prenne mieux). Les colles utilisées sont très puissantes et attaquent un peu la matière, donc si le upper est en daim, il restera la trace de l’ancien outsole et ce sera irrattrapable. Si le modèle est en cuir, il est toujours possible de rattraper la matière en ponçant et en utilisant différents produits.
Après avoir démonté les 2 paires, il faut tester leur correspondance car ce n’est pas parce qu’elles ont la même taille sur l’étiquette qu’elles vont automatiquement s’emboîter.
Ensuite il faut enlever l’ancienne colle, mettre de la nouvelle sur les 2 éléments, presser le tout et refaire les coutures à la main si tu n’as pas une machine à coudre professionnelle.
Une fois ces étapes réalisées, il faut préparer le cuir pour la customisation.

Mon idée de base pour ce soleswap/custom était d’agrandir ma série de custom Black, Red et Elephant Print, mon colori préféré, mais en remplaçant le rouge par du turquoise dans le style des Air Max 1 Atmos.
Après avoir peint la quasi totalité du upper en noir, je me suis attaqué à la peinture de la grille, en commençant par le fond. De voir la chaussure entièrement en noir avec la grille blanche sur fond noir m’a fait repenser à un modèle de Jordan sorti en 2012 mais quasi introuvable les Jordan 4 Oregons Ducks. Après réflexion, je trouvais le colorway de mon hybride bien équilibré et j’ai décidé de le finaliser comme ça.
Le midsole est blanc avec les éléments caractéristiques de la semelle de la Jordan 5, c’est à dire les flammes, la bande supérieure et le triangle en turquoise. L’outsole est transparent comme sur le modèle original.
Les logo Jordan de la languette et du Tab au niveau du talon sont aussi en turquoise. L’avantage d’avoir pris ce modèle de Jordan 4 Pure White est que le Tab est en cuir et qu’il ne cassera pas au bout de quelques années contrairement aux autres colorways de cette paire.

Hybrid Jordan 4/ Jordan 5 par Jérémie (ILLCLAWS)
Hybrid Jordan 4/ Jordan 5 par Jérémie (ILLCLAWS)

Selon toi, pourquoi le custom est-il si répandu ? au point que certaines marques récupèrent cette tendance issue de la rue ?
A la base la customisation en général vient du milieu hip-hop. Comme en parlait Bobbito Garcia dans son film Rock Rubber 45, c’est pour se démarquer des autres que les danseurs, par exemple, ont commencé à customiser leurs vêtements et chaussures au début du mouvement hip-hop à la fin des années 70.
Aujourd’hui cette tendance se développe tout simplement à cause du marché. Toutes les semaines, il y a un nouveau colorway, une nouvelle collab qui sort. Avec le système de raffle mis en place par les marques et les distributeurs, beaucoup de sneakerheads restent sur le carreau car ils ne peuvent pas avoir leur paire au prix retail et doivent se tourner sur des marchés parallèles où les prix flambent et frisent le ridicule. Par exemple, si tu vas sur un des nombreux site de revente de paires neuves « deadstock », une paire de la 1ère réédition du modèle mythique des Jordan 1 Black Red de 2001 vaut pratiquement aussi cher qu’un modèle de Jordan 6 Travis Scott qui vient de sortir… Pour moi c’est une aberration, qu’un modèle récent limité à 40 000 exemplaires qui ne doit son succès qu’à la hype, vale aussi cher qu’un modèle mythique limité à 25 000 exemplaires .
Le but d’un sneakerhead est d’avoir un modèle que les autres n’ont pas. Un modèle unique qui leur ressemble. Avec la qualité des produits pour la customisation, la durée de vie d’une paire customisée est équivalente à la durée de vie d’une paire retail. Au final pour un prix compris entre le prix retail d’un modèle normal et celui d’une édition limitée, tu peux avoir un modèle unique alors pourquoi se priver ?

Hybrid Jordan 4/ Jordan 5 par Jérémie (ILLCLAWS)

Le mot de la fin …
Continuez à porter des modèles originaux. Ne suivez pas la hype. La seule hype que vous devez suivre c’est celle que vous créez.
Si vous voulez sortir du lot, faites vous faire une paire custom, par exemple.
Si vous avez un modèle que vous aimez et qui a du vécu, donnez lui une seconde vie en la faisant restaurer.
Dédicace à tous les swappeurs, customisateurs, créateurs de bespoke et autres, qui ont décidé de ne plus être que des simples consommateurs en faisant avancer le mouvement par leur créativité.
Des remerciements à tous ceux qui soutiennent mon travail, ma famille, Shiva, Sergent Records, Gorilla Glock, Odweeyne, la Consigne Store où j’expose des paires, Sneakers Empire qui m’a accordé ma première interview radio . . . et Max Limol accompagné de l’équipe de Sneakers Culture pour m’avoir laissé l’opportunité de m’exprimer sur ma passion !

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Sidney la legende du hip hop…

Nous sommes allé à la rencontre du célébre Sidney Duteil, le créateur de H.I.P H.O.P, première émission au monde dédiée à la culture hip hop en 1984. Il nous a livré une analyse assez profonde et aboutie sur la naissance de la culture hip hop en France et son rayonnement au niveau international.

Bonjour Sidney, présente-toi en quelques mots ?
YO Je suis Sidney, 62 ans, S.I.D.N.E.Y de H.I.P H.O.P, hip hop. Je suis devenu célèbre en France et dans le monde pour avoir créer le premier programme télé dédié à la culture hip hop. Mon investissement dans le milieu du hip hop date de 1979. Mais j’ai d’autres cordes à mon arc, je suis également musicien, Dj, et je suis devenu malgré moi présentateur télé et animateur d’émissions radio. Voilà en somme une partie de mon histoire…

Hip hop a été une émission dont tu as été l’animateur et le présentateur et qui a fait exploser la culture hip hop au grand jour… Mais avant Hip Hop, qui était Sidney ? Explique nous ton parcours ?
Avant tout j’étais un musicien comme mon père, je jouais du saxophone de la batterie, de la basse pour pouvoir jouer dans différents groupes, ce qui me permettait de survivre grâce au petits cachets de musicien que je ramenais. Dans les années 70, j’écoutais et j’étais un très grand fan de la musique noire de l’époque (funk et jazz). Et pour mieux gagner ma croûte, le week-end on faisait appel à moi en tant que Dj, car depuis l’age de 11 ans je collectionne les vinyles. On me réclamait dans des clubs de musique black comme le Rocco club rue Custine dans le 18ième, qu’on a crée mais aussi d’autres lieux à Pigalle, ou l’Emeraude club qui était le temple de la musique funk à Paris dans les années 70. C’est grâce au monde de la nuit que j’ai décroché ma première émission à Radio France. Dans les années 80, j’ai aussi crée avec des potes un groupe de funk qui s’appelait « White Black And Co », on a fait deux albums sous le label Carrère. Voilà ce qu’était l’avant Sidney de HIP HOP.

Explique nous comment tu es passé de radio 7 en 1981 à l’émission Hip Hop en 1984 diffusée sur TF1 ?
Je dirais que j’étais là au moment où il le fallait. C’est Marie France Brière qui était directrice de Radio France qui cherchait un animateur noir qui est venu voir ma grande copine Clémentine Salarié qui travaillait aussi à Radio 7 qui lui a dit : va voir Sidney à l’Emeraude club, c’est lui qu’il te faut.. Dans un premier temps j’étais assez sceptique, mais j’accepté la proposition tout de même car on me laissait une plage horaire le jeudi soir où je pouvais passer de l’électro. Cela m’a peu à peu amené à découvrir le hip hop, notamment avec la musique d’Afrika Bambaataa, qui est même venu me saluer un soir lors d’une émission radio. Et de là nous sommes cotoyés, nous avions les mêmes valeurs et sensiblement le même parcours, il a fait de moi le premier Zulu de France en 1982 ; j’intègre à ce moment la Zulu Nation International. Par la suite j’ai fait venir le danseur Mister Freeze à la radio et il y a eu quasi une émeute, c’est là que je me suis rendu compte que le hip hop était une culture qui émergeait en France avec le graff, la danse et qu’un mouvement était entrain de se construire. A la même époque, TF1 qui voulait développer de nouvelles émissions télé me propose la case du dimanche après midi pour faire connaître le hip hop. J’étais vraiment emballé mais je n’avais aucune référence par rapport à une émission existante car c’était une première mondiale, alors j’appelle les américains, Africa Bambaataa, qui me disent vas-y fais-le… On a pas chez nous d’émissions qui traitent de la culture hip hop, tu seras le premier à le faire et à représenter la culture hip hop dans le monde… On a tout fait et appris sur le tard car on ne voulait pas se louper, je voulais vraiment donner le meilleur de moi même. Quelle chance, merci mon dieu…

Tu deviens en 1984 avec H.I.P H.O.P, la première personnalité médiatique française de la culture hip hop, de plus le premier présentateur noir à la télévision française, as-tu conscience d’initier un vrai virage dans le paf tant par l’émergence du rap et la représentativité des minorités dans les médias ?
A ce moment la, je ne pense qu’a la culture hip hop, j’ai pas le temps de penser à autre chose car tout va très vite. Je dois créer tous les dimanches une émission de 14 minutes qui met à l’honneur la culture hip hop, avec de la danse, du graffiti, des artistes et l’envie de voir cette mode devenir un mouvement culturel de très grande ampleur. Et pour imposer tout ça je n’ avais pas le temps d’être égocentré sur moi-même, ni de savoir ce que je représentais. Je faisais avant tout mon boulot et je prenais très au sérieux le fait que je contribuais à propager une culture émergente dans le monde entier. Il a fallu se concentrer sur la puissance, l’énergie et la connaissance de cette culture, car au moment où je la faisais connaître, je la découvrais dans le même temps…La connaissance personnelle pour moi, et le coté ludique pour la télé. Quand à la représentativité des minorités, tout ça est venu longtemps plus tard, 20, 30 ans après, quand on m’a rappelé que j’avais mis en vedette des Toufik, des Mohammed qui étaient considérés comme la tierse classe sociale des banlieues et que j’avais donné un sens à la vie de milliers de jeunes en France. Je m’en suis rendu compte à la manière dont j’étais accueilli partout en France, presque comme le messie par les maires des communes, par les jeunes de cité et les habitants qui avaient toujours un mot gentil en me racontant comment j’avais aidé les jeunes du quartier avec mon émission. Et pour revenir au premier présentateur noir à la télé en France, ce n’étais pas moi mais bel et bien le regretté Henry Salvador avec les Salves d’Or, qui passait à la télé un samedi par an…

Malgré une seule et unique saison l’émission Hip Hop est resté gravé dans les mémoires de toute une génération jusqu’à aujourd’hui et a eu un très grosse influence sur la médiatisation du hip hop en France, comment expliques-tu cela ?
A l’époque, il n’y avait pas d’internet ni de réseaux sociaux, mais juste trois chaînes de télé, TF1, Antenne 2, FR3. Donc on était regardé par des millions de gens qui ne zappaient pas… Forcement ça avait un impact le dimanche à une heure de grand écoute, c’était une chance inouie que de voir des jeunes, des Noirs, des Blancs, des Arabes, qui dansaient sur des musiques incroyables. Ca a fonctionné car c’était une émission de jeunes qui parlait aux jeunes et qui les mettait en valeur. C’était très télévisuel et spectaculaire Mais je n’oublie pas qu’on avait en face Jacques Martin qui présentait « l’école des fans » tout de même, c’était quitte ou double, et ça a fonctionné…. Même après l’arrêt de l’émission la danse, le hip hop ont continué d’exister de manière souterraine aux Halles, au Trocadero, et sur les terrains vagues. Je suis parti en tournée dans toute la France pendant deux ans à la rencontre de mon public car il avait l’impression que je l’avais laissé tomber, mais surtout je voulais faire connaître le hip hop au-delà des frontières parisiennes, m’ouvrir de nouveaux horizons… et encore une fois ça a très bien fonctionné… Et en1986, je suis redevenu animateur à Radio France tout en continuant mon métier de DJ, de musicien, d’animateur télé et de présentateur de battle de danse et d’ambassadeur du hip hop à travers la France.

Aurais-tu imaginé être le concepteur de la première émission télévisuelle au monde entièrement dédiée à la culture hip hop, même les Etats Unis, pourtant patrie originelle du hip hop ne l’ont pas fait ?
Franchement, je ne pouvais pas le savoir, c’était impossible je n’avais aucun recul par rapport à ça. Mais c’est arrivé… Après, on vivait l’instant présent, quand par exemple Afrika Bambaataa est venu à l’émission, j’ai déroulé le tapis rouge pour sa venue il a pris son rôle très au sérieux et la il m’a dit, Sidney tu l’as fait… tu es le premier à faire un truc pareil dans le monde pour la culture hip hop… Et la j’ai pris conscience de ma contribution au mouvement. Un autre moment m’a aussi beaucoup marqué à la même époque, les Etats Unis, la patrie originelle du hip hop m’ont honoré dans le New York Times avec une demie page sur moi. Avant moi le seul autre noir qui avait eu le privilège d’avoir un article dans le New Yok Times, c’était Michael Jackson… J’ai donc été le second, et ce parmi toutes les stars noires du moment… Un moment juste incroyable. A mon arrivée à New York, la communauté noire m’a célébré comme si j’étais Michael Jackson, et là je rencontre Meli Mel, et tous les activistes de la culture hip hop au Roxy à NYC qui me disent « Sidney, tu es quelqu’un de respectable car il n’y a pas de noirs ici qui ont un article dans le New York Times et ce que tu fais pour la culture hip hop en France est précieux pour nous ». J’ai eu l’impression d’être dans un rêve américain, celui d’un français qui arrive à New York, et dont les américains font une vedette, c’était vraiment le monde à l’envers… C’est la plus belle chose qui ait pu m’arriver, en dehors de la naissance de mes enfants.

On a vu à l’époque des stars internationales comme Madonna, Herbie Hancock, Afrika Bambaataa, Sugarhill Gang chanter pour la première fois en France lors de tes émissions dominicales, Comment as-tu réussi le tour de force d’accueillir de telles stars sur ton plateau ?
En fait, c’est plus simple qu’on le pense. Pour Madonna, c’est un concours de circonstances, elle était la petite amie d’un DJ français connu de tous, et de plus elle trainait avec des gens que je connaissais, notamment comme Dee Nasty. Lors de sa tournée de promo en France à cause de son look particulier, elle portait des crucifix, elle dansait en soutien gorge, elle a été boudé par l’ensemble des émissions musicales de l’époque, elle est venue vers nous et nous l’avons accueilli comme une sœur à Hip Hop, où elle a chanté le tube « Holiday ».On aimait bien ce qu’elle faisait, on la trouvait marrante, elle était en décalage avec tout ce qui se passait, et donc totalement connectée à l’esprit hip hop. Je savais à cette époque qu’elle allait devenir une star internationale. Mais Madonna n’a pas été la seule star à passer en avant première à mon émission ou en dehors que j’ai pu faire connaitre, j’ai découvert David Guetta dans une boite de funk en écoutant sa programmation, et là je suis resté scotché par sa connaissance de cette musique, c’était comme si c’était moi qui mixait… je l’ai pris sous mon aile en tant que DJ et par la suite et on a même fait une tournée ensemble. Il a fait son premier disque avec moi. Hip Hop, a reçu des légendes comme James Ingram, Kurtis Blow, the breaks, the Tribe, the Art of Noise, et Herbie Hancork avec son tube « Rock It » considéré comme l’hymne national du hip hop. Ils nous ont fait l’honneur de venir à notre émission. A ce moment-là l’émission marchait bien et on en profitait pour inviter tout nos potes comme Futura 2000, les Paris city Breakers…

As-tu une anecdote à nous livrer par rapport à ton émission Hip Hop ? une belle rencontre par exemple ?
Je crois que la plus belle des anecdotes, c’est celle de ma venue au Roxy club en 1984 à New York dans le cadre d’un reportage spécial hip hop NYC et comme dit précédemment, je vivais un rêve éveillé… Je rencontre Grand Master Flash, DJ Grand Master D qui me célèbre en annonçant au micro, Sidney, le premier mec qui a amené la culture hip hop à la télé dans le monde, je reçois une standing ovation de la part de l’assistance, c était un truc de fou… C’est le genre d’anecdote qui t’empêche pas de dormir mais qui te travaille quand même. J’ai aussi eu aussi la chance de rencontrer des artistes venus d’autres horizons comme Stevie Wonder qui a demandé à jouer avec nous sur un titre avec mon groupe Black Whites and Co. Un très grand moment pour moi. Mais pour moi l’instant qui restera graver à tout jamais, c’est ma rencontre avec le légendaire James Brown que je considérais comme un demi dieu… ce fut l’extase. Mon métier m’a amené à rencontrer de nombreuses personnalités mais Stevie Wonder et James Brown m’ont vraiment marqué par leur charisme naturel et leur accomplissement.

Avec le recul, penses-tu que le hip hop a joué un rôle social dans la France des années 80. Etait-ce que c’était l’émergence d’une culture ou juste un business rentable ? Quel regard portes-tu sur ce mouvement qui a fêté ces 30 ans en 2013 ? Penses-tu comme beaucoup de gens que le hip hop c’était mieux avant ?
Honnêtement, je répondrais à certains rappeurs que le hip hop c’était mieux avant vu ce qu’ils font actuellement. Ils feraient mieux de réécouter ce qu’on faisait avant pour en prendre de la bonne graine, ça c’est une chose. Cependant il faut pas rester nostalgique, il faut vivre avec son temps, avec ce qui se passe, et le hip hop a encore de très belles années à venir devant lui. Ce qui s’est passé avant, c’était avant, c’était super bien car on était des novices. C’était nouveau. On l’a vécu dans l’instant, les jeunes qui écoutent du hip hop aujourd’hui vont pas le vivre comme on l’a vécu, car avant il n’y avait rien… Dès qu’un mec prenait le micro et se mettait à rapper, les gens étaient fous, la même chose quand un mec se mettait à breaker au sol, on se demandait s’il était humain… Alors vu sous cet angle le hip hop c’était mieux avant, car vraiment à l’époque on nous prenait pour des extraterrestres tandis que maintenant c’est banal de voir les gens breaker ou rapper, c’est la technique et le talent qui font la différence.. En ce qui concerne le rôle du hip hop dans la France des années 80, c’était le début, on se demande si on allait pouvoir en vivre et le développer. Mais d’un point de vue social, le hip hop a fait émerger une certaine jeunesse qui avant travaillait dans l’ombre ou n’était pas connue, qui ne savait pas qu’un jour elle pourrait devenir activiste sur le plan culturel… Alors au lieu de jouer au foot ou de zoner en bas de leur immeuble, le hip hop a permis à beaucoup de jeunes de s’occuper sainement et de se projeter dans l’avenir. Combien de gamins sont venu me dire « Sidney sans le hip hop, je serais toujours en bas de mon immeuble à dealer ou sûrement en prison… Mais au lieu de rien faire, je dansais »… D’autres sont devenus DJ, producteurs, danseurs professionnels, managers, ceux des quartiers qui ont désiré vouloir vivre de la culture hip hop et qui l’ont prise très au sérieux ont fait à un moment donné carrière dans l’univers du hip hop. Avant ça il n’y avait pas vraiment d’avenir pour les gamins de cité, tout était glauque ; la culture hip hop a réellement donné de l’espoir et une énergie positive à la cité. La force de cette culture c’est qu’elle était accessible à tous, tu n’avais pas besoin d’argent, ou d’aller dans un centre culturel pour l’apprendre, tu l’apprenais par toi-même avec tes potes et tu pouvais devenir quelqu’un de notable, de reconnu et tout le monde souhaitait un jour atteindre ce niveau la d’excellence…

Aujourd’hui je ne dirais pas que tout va bien, il y a tellement de choses à faire mais le hip hop qui a soufflé ses 30 bougies en 2013 se développe notamment avec les professorats de danse qui fachent énormement de prof de danse. « Le hip hop se développe », ça a toujours été ma phrase même si il y a du positif et du négatif, tout comme il y en a dans l’industrie du rap et du disque. Aujourd’hui le hip hop emprunte des chemins, comme celui de la variété urbaine, que l’on aurait jamais imaginé à l’époque. C’est une évolution, certes, je ne le leur reproche pas, tout le monde a faim, il faut manger, mais les gars il ne faut pas nier d’où vous venez. Il faut pas négliger le talent au profit du commerce, il faut garder son intégrité et son authenticité, c’est la base de cette culture sinon elle se meurt, surtout si les leaders de cette culture ne donnent pas l’exemple…Je suis toujours en admiration devant des IAM, Oxmo Puccino, Hocus Pocus, NTM, des gens qui sont toujours sur ce même rail et qui ont pas dévié tout en étant eux même. Après, le hip hop d’aujourd’hui est hybride, avec le slam et les DJ qui deviennent musicien, on a aussi une évolution avec du matériel technique, la technologie qui nous permet de partager notre musique avec l’autre bout de la planète grâce à You tube et aux réseaux sociaux… Pour moi c’est ça le hip hop, le partage avant tout, même si ça entraîne quelques dérives, mais il faut toujours évoluer avec son temps, encore une fois, et aujourd’hui avec la crise du disque il y a un vrai retour à des notions culturelles fortes et aux vraies valeurs…

Dans ton public à l’époque tu avais en outre des gens comme Mc Solaar Stomy Bugsy, Joey Starr, Kool Shen qui se sont servi du Hip Hop faire éclater leur talent et qui ont fait une carrière depuis , est- ce l’exemple à suivre ?
Je crois qu’il n’y a pas de plus bel exemple que celui de Mc Solaar, son premier album « qui seme le vent récolte le tempo » c’est une œuvre d’art, magnifiquement bien orchestrée dans les dialogues, les textes, le comportement et surtout l’individu qu’il était. Pour moi aujourd’hui Stromae, c’est le nouveau Mc soolar, il est à contre courant de ce qui se passe, c’est à la fois un slameur, un rappeur, un musicien, il a un look, pour moi c’est la définition de ce que devrait être un artiste. J’ai connu Stomy Bugsy dès le début de sa carrière au Ministère Amer, et Joey Starr depuis l’age de 12 ans, ce sont des personnalités. Déjà petits ils avaient cette graine de star en eux, soit ils devenaient quelqu’un de mauvais, soit quelqu’un de bien. C’est la cité qui rend comme ça. La rage, l’envie, mais aussi la volonté et le travail. On est bon ou on est mauvais, mais dans le mauvais il y a aussi le bon, et c’est cette dualité qui a permis la création du groupe NTM. Joey Starr et Kool Schen avaient leur propre personnalité et ils voulaient s’imposer, s’exprimer. C’est ça le hip hop c’est tout sortir de soi même pour devenir grand. Et s’ils sont reconnus encore aujourd’hui dans le monde du spectacle et du show business c’est grâce à leur charisme, qui font d’eux des stars malgré un parcours chaotique. Et pour moi s’ils font du cinéma aujourd’hui, c’est un bon cheminement, comme pour beaucoup de rappeurs américains, avec l’age et l’expérience c’est d’autres portes qui s’ouvrent. Et puis de toutes façons lors ce que l’on est chanteur, on est un peu acteur de ce qu’on vit. On est avant tout un artiste, des mecs comme Oxmo Puccino ou Mc Jean Gabin ont une tronche, une carrure, une vie, un passé aussi. Ce sont des artistes qui n’arrivent pas de la culture hip hop, ils arrivent du quartier, connaissent le phénomène des bandes, ils en sont sortis vivants, ils vivent une opportunité, et la saisissent tout en restant authentiques et c’est ce qui fait peur.. il n’y a donc qu’un pas à franchir vers le cinéma ou le théâtre, c’est un chemin presque tracé…

Comment pourrais-tu définir la culture hip hop ?
J’ai écris ça un jour dans un morceau « La culture hip hop, c’est la culture de la rue médiatiquement disparue, que la société traite de marginale parce que on parle au lieu de chanter et c’est pas normal. Il suffit de te fier à cette philosophie efficace qui fracasse c’est celle du hip hop ». Pour moi être hip hop c’est rester dans ton authenticité, croire en toi, développer ta personnalité, vivre dans le respect de tout un chacun, ce qui manque beaucoup aux jeunes d’aujourd’hui. Et pour vivre dans le respect et la non violence il faut déjà vivre dans le respect, c’est l’esprit hip hop, il est fort, il module, forme les jeunes d’aujourd’hui. On est hip hop ou on ne l’est pas, tout simplement…

Le mot de la fin ?
Le hip hop se développe, le hip hop c’est comme les baskets, tu manges avec, tu dors avec, tu vis avec, tu grandis avec… Hip hop, sneakers, hip hop never stops… Merci beaucoup.

Crédit photos: Babylon

S.A

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George Eddy, le basket pour salut.

Bonjour George Eddy, présente toi en quelques mots ?
Je suis Franco-américain de naissance, j’ai grandi aux Etats-Unis et j’ai surtout eu la chance de devenir basketteur professionnel et journaliste sportif en France depuis mon arrivée en 1977. A ce titre la France a été un grand pays d’opportunité pour moi.

Avant d’être journaliste sportif, tu as été basketteur pro, dis-nous comment tu as découvert ce sport qui a fait ta renommée ?
Au tout début, c’est en voyant les Harlem Globe Trotters à l’age de 6 ans et puis j’ai enchaîné en m’intéressant à la NBA à l’époque de Wilt Chamberlain et de Bill Russell au début des années 60. Je ne me suis pas focalisé que sur la NBA, mais aussi sur le basket universitaire, européen et naturellement le basket français, c’est vous dire comme j’aime ce sport.

Tu as fait rêver une génération de basketteurs sur  en tant que consultant sur les matchs NBA, pourrais-tu nous expliquer ton parcours ?
Ma carrière de basketteur m’a amené à jouer au Racing Paris en 1984, au moment où Canal Plus faisait son apparition à l’antenne, je me suis abonné tout de suite et j’ai vu dans les programmes qu’il allait y avoir du basket américain. J’ai donc envoyé un CV à la chaîne pour proposer mes services car je pensais avoir les qualités requises, étant franco américain et fan absolu de NBA, voilà pour la petite histoire… La suite vous la connaissez !

Tu es dépositaire d’un très grand nombre d’expressions et d’onomatopées devenues mythiques comme, « dunkorama » , « jordanesque » ou « gruyère time ». Explique-nous si tout cela te vient naturellement ou as-tu travaillé ton style ?
C’est venu très naturellement, mais c’est surtout grâce à mes parents, ma mère était une personne assez communicative, et à son contact j ai acquis cette facilité de communication. Après j’ai façonné mon style de commentateur à travers les années en essayant de progresser à chaque match, en faisant une bonne préparation et en cherchant de bonnes anecdotes. J’étais conscient que j’étais une courroie de transmission de la culture du basket américain au public français qui ne connaissait pas la NBA et la manière de commenter les matchs, j’ai donc pris mon rôle très au sérieux.

En presque que 30 ans de consulting sportif, j’imagine que tu as rencontré des sportifs de renommée mondiale sur les plateaux de télévision. Est ce qu’il y a un sportif qui t’a plus marqué que les autres ?
Forcément Michael Jordan, car la montée en puissance du basket en général sur Canal Plus coïncide avec la génération Jordan des années 90. C’était l’époque glorieuse et porteuse pour le basket NBA, mais aussi pour le basket français et international avec la Dream Team à Barcelone en 1992, l’équipe de France finaliste aux JO de Sidney en 2000… Et il ne faut pas oublier le phénomène du basket playground auquel j’ai beaucoup participé. Tout ça pour dire que Michael Jordan que j’ai côtoyé de très près pendant des années est pour le plus grand athlète de tous les temps…

Est-il vrai que Michael Jordan t’a remercié pour avoir rendu le basket-ball populaire en France ? Qu’est-ce qui t’as marqué le plus chez lui ?
La réponse est oui… La dernière fois que j’ai croisé MJ pour le Jordan Classic à Paris, il m’a en effet dit cela. J’ai forcément été très ému et touché par ce compliment venu de Michael Jordan. Ce qui m’a marqué le plus chez lui, c’est que c’était le seul joueur avec des dons hors du commun, une mentalité de bosseur et de gagneur, mais également avec un jeu aérien très spectaculaire. Généralement les joueurs doués sont moins travailleurs et les joueurs travailleurs sont moins doués, lui Jordan avait les deux et en plus il avait une rage de vaincre jamais vue jusque-là. C’est tout cela qui l’a rendu imbattable quand il a mûri et qu’il est devenu plus collectif dans son jeu. Pour moi, il est le Pelé du basket, voire même le Mohamed Ali de ce sport.

Pourrais-tu nous relater l’hystérie autour de la venue de Michael Jordan au gymnase Géo André à Paris en 1990 ?
Il était venu une première fois sur le plateau de Canal Plus en 1985, mais en dehors de ce plateau il était passé un peu inaperçu. Cela montre d’ailleurs que Canal Plus a toujours été précurseur quoiqu’on en dise. En 1990, Jordan est en train de devenir une immense super star mondiale, il n’a pas encore gagné de titre, chose qui allait arrivé rapidement… A vrai dire, Nike a sous estimé son impact lors de sa venue à Paris à l’été 1990. J’étais l’animateur et le traducteur de l’évènement, et le guide touristique pendant le séjour de Jordan, et je l’avais notamment interviewé pour le magazine Mondial Basket, qui reste à ce jour  une interview de référence pour ma part. Pour revenir à cette journée si particulière, à la salle Géo André, il y avait 1500 places et 10000 personnes sont venues ! Le staff de Nike était complètement paniqué, Jordan aussi, son entourage également, au point que Jordan voulait annuler tout simplement sa venue, car il avait peur que la foule envahisse le terrain.

La salle était clairement trop petite et il y avait beaucoup trop de monde, j’ai réussi à convaincre Jordan dans les vestiaires avec l’aide des dirigeants de Nike de rester, qu’on allait le protéger et je suis allé faire une annonce au public disant que si on le touchait, l’évènement allait être annulé… Et c’est seulement à ce moment-là que Jordan m’a écouté et est sorti du vestiaire entouré par moi, ses avocats, ses gardes du corps et du staff de Nike. Avant ça, il a fallu aussi que je monte sur un bus à l’extérieur de la salle pour annoncer aux 8000 personnes dehors qu’on avait mal évalué la capacité de la salle et qu’il fallait qu’ils rentrent chez eux, un grand moment de solitude pour moi. Malgré tout on a réussi à remplir la salle à ras bord, il n’y avait d’espace que sur le terrain… Le public a compris le message et s’est bien comporté. Jordan a joué et il a même arbitré le concours de dunk, la journée à partir de ce moment-là s’est bien déroulée, on l’a interviewé pour la télé et la presse, on a fait des reportages avec lui. Certaines images de cette journée figurent dans un documentaire quand il y pris sa première retraite en 1993, c’est vous dire que cette journée est resté dans les annales, comme un des moments les plus incroyables du basket sur Canal Plus et pour ma carrière de journaliste sportif.

Il me semble que tu as eu une boutique basket-ball appelée Magic Basket à une certaine époque à Paris, comment t’es venu l’idée d’ouvrir ce shop ?
Magic Basket en référence à Magic Johnson bien sûr… En fait en 1987, j’avais des copains qui pensaient que c’était une bonne idée, on était un peu précurseurs avec cette bonne idée de vendre des produits dérivés du sport américain, NBA et NFL notamment. On a pas su en profiter pleinement car on était pas assez disponibles et professionnels dans ce métier là, et quand les grosses enseignes se sont intéressées à ce marché on ne pouvait plus suivre.

Est-tu un fan de sneakers ?
Oui je suis en fan de sneaker mais pas hyper connaisseur. A travers les années j’ai vu passer toutes sortes de baskets… Comme pour la télévision, j’ai vu l’évolution des modèles. Pour exemple en 1977 quand je jouais en pro, on avait le choix entre trois paires de basket pas plus. C’était surtout des Adidas et des Palladium, les Nike n’existaient pas encore, donc j’ai vu grandir ce marché surtout chez Nike qui m’a fourni pas mal de paires depuis un certain nombre d’années, paires que j’ai revendues mais j’en ai surtout donné à des gamins dans mon club de basket au Vésinet dans le 78. La culture sneaker et ses différents univers et son histoire m’ont toujours attiré et j’ai aimé observer comment le hip hop en a fait son étendard par exemple à un certain moment, puis la hype qui existe autour du produit de nos jours… Je vois la sneaker comme un produit technique très travaillé quand on veut jouer au basket, et décoratif si on veut frimer dans les soirées comme la dernière collection Adidas de Jeremy Scott qui fait beaucoup parler et dont je suis fan.

Je sais que tu as grandi dans le quartier de Winter Park  pas loin d’Orlando et que ton père a œuvré au près de Martin Luther King. Ton père a notamment contribué à l’ouverture d’un complexe sportif dans un quartier noir en Floride, pourrais-tu nous raconter cette formidable histoire ?
Mes deux parents avaient des handicaps physiques assez importants, ma mère aveugle et mon père partiellement paralysé, mes parents étaient très sensibles à toute forme d’injustice et de marginalisation de la société que cela soit économique, religieuse ou encore raciale. Mon père avait acheté pour toute la famille une carte de membre à vie au mouvement de Martin Luther King ou il y avait 95% de noirs et 5% de blancs (NAACP), dans les années 60. C’était très courageux de sa part de prendre position de cette manière-là, d’autant plus que le Ku Klux Klan qui était très actif pouvait agir en représailles contre les noirs et les supporters des droits civiques dont mon père faisait partie. L’anecdote veut que j’ai rencontré le pasteur Martin Luther King lors d’une manifestation où il était venu saluer mon père. J’ai vraiment été imprégné par les discours de Martin Luther King à la maison passés sur des 33 tours qui mettaient les larmes aux yeux de mon père, qui était d’une famille de missionnaires protestants, c’est pour ça que le coté religieux et le fait de se battre pour les droits civiques des noirs était un peu le combat de toute son existence. Il a oeuvré pour faire construire cette salle dans les années 60 dans le quartier pauvre de Winter Park, c’était du jamais vu à l’époque. Le plus ironique dans tout ça c’est que mon père n’était pas un grand fan de basket ! Nous jouions dans cette salle avec tous les meilleurs joueurs du coin. Chaque fois que j’ai l’occasion de parler de cet engagement de mon père, je le fais. C’est la fierté de la famille.

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Le mot de la fin ?
Pendant trente ans en tant que joueur, coach, dirigeant et journaliste sportif, j’ai toujours essayé de véhiculer ce que je considère comme de bonnes valeurs, comme par exemple la bonne façon de jouer au basket collectivement. Pour moi c’est toujours le groupe qui doit primer sur l’individu, et à ce titre Jordan en est le bon exemple, car qu’il a commencé à gagner des titres quand il a mis en valeur les autres, tout comme Magic Johnson l’avait fait au début de sa carrière. Les valeurs de partage, ça concerne le ballon et le sportif, mais ça concerne aussi la vie en général. Le basket est à l’image de la société, multi ethnique, composée de toutes les religions… Toutes les nationalités y sont représentées et peuvent se retrouver sur un terrain et dans une même équipe de basket, dans cet esprit de partage.

Crédit photos: Babylon

S.A

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Sole swap pour les nuls by Romain

Bonjour Romain, présente toi en quelques mots ?
Bonjour je m’appelle Romain, j’ai 30 ans, j’habite à Amiens, plombier chauffagiste dans la vie et avant tout amateur de sneaker depuis toujours.

Tu es habitué à réaliser des Sole swap, tu as notamment réalisé un sole swap lors du premier sneaker event à Paris en novembre 2013, pourrais-tu nous en dire un peu plus ?
En effet durant l’évent, j’ai réalisé un sole swap sur une SC red de 1997, elle était toute neuve, j’ai commencé à la porter durant l’évent juste pour la craquer ce qui fut le cas au bout de 5 minutes et partir de cette base, j’ai recrée un modèle coloris OG de 1992/1993 sur un modèle hybride avec une empeigne d’air Max One et une semelle de Air Max 90.

C’est pas la première que tu réalises un sole swap pour un custom, est-ce un hasard ou une vraie démarche de ta part ?
Il y a déjà quelques temps de cela, un soir ou j’étais d’astreinte au boulot, j’avais en tête ma paire d’SC 97 dont la semelle était jaunie ce qui équivalait à la fin de vie du modèle, c’est à ce moment la que je me suis décider à tenter un sole swap. De plus comme j’ai toujours été attiré par les modèles hybrides avec les semelles d’air Max 90 et l’empeigne de Max One. Je me suis lancé, j’ai commencé à démonter le centre de la chaussure sans rencontrer trop de difficulté. Par la suite, j’ai attendu d’avoir une semelle de Air Max 90 pour finaliser mon premier sole swap.

Pour revenir à ton sole swap effectué lors du Sneaker évent, éclaire nous sur les différentes étapes qui jalonnent la création du modèle.
La première étape est le démontage des deux modèles, pour décoller les paires ( séparer la semelle intermédiaire de l’empeigne), j’utilise plusieurs outils comme source de chaleur un décapeur thermique, un seche-cheveu, j’ai quelques fois recours à un four. Cette mise sous chaleur permet de se débarrasser du plastique et résidus tout en prenant soi de ne pas abîmer l’empeigne de la chaussure, pour cette étape je me munis d’instruments de haute précision utilisés en chirurgie opératoire comme les scalpels, des ciseaux pointus courbées ou des droits en autres.

C’est la que démarre la seconde étape une fois que les deux paires sont décollées, je nettoie également les deux chaussons après avoir nettoyé les deux empeignes nettoyage des deux empeignes. Viens ensuite la partie la plus difficile de mon travail qui consiste à adapter le chausson sur la nouvelle semelle notamment par collage. J’utilise de la colle U Vinyle pour coller la semelle au chausson et je m’assure que l’adaptation se fait de l’arrière du talon vers la pointe de la chaussure. Pour coller la pointe de la chaussure, j’utilise de la Super Glue Flex. Par la suite, je dispose des serre-joint autour de la paire avec des élastiques au niveau de la toe box ce qui a pour effet de maintenir une pression constante qui garantie un résultat uniforme au niveau du collage de la semelle. Sur certains sole swap quelques fois, il faut prendre une demi taille en dessous entre la semelle à coller et le chausson pour espérer obtenir un résultat probant. L’expérience m’a aussi montré par exemple que décoller une semelle de Max One est plus facile que d’ôter une semelle de Air Max90.

Au final si tu devais définir ton travail sur ce modèle, tu dirais quoi ?
Je crée des modèles que je rêve voir un jour rééditées, c’est vrai pour le plaisir et la nostalgie. En France, on a pas mal d’artistes custom qui travaillent l’impression, la teinture et le changement de matière, par contre très peu d’adonnent au sole swap.

Le mot de la fin ?
Je tiens à remercier HuB’Air Son et Outta pour le soutien et les encouragements avant même que je ne réalise mon premier modèle hybride. Je remercie également Ben Coshi qui m’a mis en avant lors du premier Sneaker évent à paris, et aussi tout ceux qui sont venus à ma rencontre comme Hichem OG, Nothedrifter, Medhi etc… Nous partageons une passion commune même si nous n’avons pas tous les mêmes goûts mais il faut s’aider et se respecter. Et surtout merci à toi Max d’être venu également à ma rencontre, ainsi que l’équipe de sneakers-culture.

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Crédit photos: Babylon
S.A

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Wanna be like Mike but…I’m not

Je ne suis pas un collectionneur comme les autres ! Je suis arrivé à la Sneakers car j’ai admiré, j’admire et j’admirerais Michael Jordan. 
Je suis né en 1981 et plus jeune j’ai suivi ses exploits (à partir de la finale 93 gagnée face aux Suns de Barkley) et c’est à la suite de cela que je me suis mis au basket. Bref, j’aime Michael Jordan.
Et tout naturellement, je me suis vite intéressé à ses pompes ! Je rêvais de porter les mêmes que lui mais à l’époque les moyens financiers me faisaient défaut. En 2003 j’ai pu acheter ma première paire de Jordan neuve(air jordan XVIII low) et depuis je ne me suis pas arrêté.

Je me suis fixé un objectif, un défi perso comme une revanche sur cette adolescence inaboutie : avoir toutes les Jordan avec lesquelles Michael Jordan a joué ou aurait joué dans au moins un coloris.
A l’époque les rééditions étaient rares, chères et portaient essentiellement sur 6 ou 7 modèles.. qu’à cela ne tienne, de la patience, de la chance et l’argent m’ont permis d’y arriver.
En 2011 mission accomplie : je les ai toutes ! De la Jordan 1 à la Jordan 2011, les belles, les laides, les mythiques, les décriées, les rares, les introuvables…toutes.
A partir de cet instant, un plaisir avant chaque game : ouvrir mon closet et choisir avec laquelle je vais jouer, car oui, ma particularité c’est que je joue au moins une fois avec toutes mes paires et c’est ce qui m’amène aujourd’hui à vous proposer une tribune où je me propose de tester pour vous toutes les Air Jordan (de la AJ 1 à la 2012) du point de vue d’un joueur de basket (aussi nul soit-il ).
On commence par un game d’entraînement avec la Jordan 5 White and Royal réédition de 2006.

Le style : C’est la Jordan rétro que je porte le plus off-court ! Un bon jean et je la met avec à peu près tout. Délacée au max, languette apparente, c’est ma paire fétiche.
Première constatation, vaut mieux retirer le serre lacet en plastique propre à ce modèle pour s’assurer du meilleur maintien/laçage et porter des chaussettes haute pour compenser la rigidité de la tige.
Ensuite la lacer sur les deux trous supérieurs les plus proches de la languette (pas la peine de faire un laçage compliqué qui vous fera perdre du temps et vous vaudra 15 pompes supplémentaires de la part de votre coach)
Let’s start : Première course, tout va bien… l’amorti est basique, la paire un peu lourde, mais pas plus que ça. Moi qui me suis habitué à des paire très légères ou avec un laçage précis (Kobe IV et jordan pre game XT) pour l’entraînement, je suis agréablement surpris. Au bout de 5 tours de terrain, on sent quand même les progrès réalisées par Nike au fil des années et la paire se fait de plus en plus lourde.

Let’s play ! Phase de déplacement en dribble avec défenseur avec changement de direction (cross over quoi !). La paire répond bien. Idem pour les séquences de shoot, lay up. L’amorti est pas dégeu.
Let’s game : j’ai un style de jeu offensif basé sur le premier pas et le départ en dribble rapide (enfin rapide… tout est relatif hein…) pas l’idéal avec cette paire qui reste un peu lourde mais au final rien de grave. Le maintien résiste au prise de rebond et autre saut de cabri bref… c’est pas mal. Au bout d’une heure de game intense, le laçage me gêne un peu. La tige est vraiment rigide et ma cheville me demande de me calmer!
Résumé : Le premier Kiff c’est de débarquer avec une rétro aux pieds sous les regards admiratifs/jaloux/interrogateurs de ses petits camarades.Le laçage est bon et maintien bien la cheville, l’amorti est un peu dur mais reste correct mais la paire est quand même un peu lourde surtout après s’être habitué aux standards de ces cinq dernières années. La rigidité de la tige une fois la paire lacée peut poser de vrais problèmes à certains et semble plustôt correspondre aux joueurs de poste bas et/ou qui shoote dans le ciment, pour les autres, il y a mieux.

Notes :
• Design : 15/20
• Maintien : 13/20
• Amorti : 14/20
• Sensations : 14/20
• Globale : 14/20
L’histoire : c’est avec cette paire que Jordan subira pour la dernière fois les «Jordan Rules » des Detroit Pistons (champions cette année la) : règle visant à détruire physiquement le meilleur joueur de la league (33,6 pts, 6,9 rbds et 6,3 ast, 2,8 int…Kobe who ? bref!).
A bientôt pour un nouvel épisode de « Wanna be like Mike but… I’m not »

E.L

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La restauration de la Air Force 180 by Salva Customs

L’artiste Salva Customs dont nous vous avons déjà parlé ici dans cet article, s’est spécialisé dans la restauration de basket. Pour sa première restauration officielle, il s’est attaqué à la Nike Air Force 180 David Robinson, une basket sortie tout droit des années 90

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