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La Jordan III WC 88 ou l’equation parfaite…

I – Le calme avant la tempête…

David Falk, le redoutable agent sportif de la NBA, cherche un deal avec un équipementier pour son poulain venu de Caroline du Nord. Mike veut signer chez Adidas mais la marque aux 3 bandes possède déjà le meilleur joueur de l’histoire de l’époque dans son écurie, un certain Kareem Abdul-Jabbar. Ils ne sont donc pas prêt à sortir les billets et miser sur un rookie d’a peine 21 ans. Même son de cloche chez Converse qui collectionnent déjà les stars de l’époque : Magic Johnson, Larry Bird, Isiah Thomas et Mark Aguire. Il n’y a donc personne  pour miser sur le médaillé d’or et lui offrir une gamme complète de produits ?? Phil Knight, CEO de Nike, répond à l’appel d’offre lancé par Falk et il est prêt à miser sur Mike ! Problème… Nike a une connotation de “beauf” à l’époque et Mike est loin d’être enthousiaste à l’idée de signer chez eux.

Falk, qui est sur du talent de son jeune prodige, bien qu’il n’est pas encore foulé les parquets NBA, a un discours bien rodé “Ne vous demandez pas ce que Michael peut faire pour vous si vous n’avez pas conscience de ce qu’il a accomplit au J.O. de 1984. Demandez-vous plutôt ce que pouvez faire pour Michael ?”.

Le Vice Président de Nike, Rob Strasser, est prêt à prendre les paris mais pas à n’importe quel prix non plus. En effet, il veut une échappatoire dans le cas ou les ventes ne seraient pas au rendez-vous. Il exige de la part de Mike d’atteindre 4-5 critères de performances sportives telles que marquer au moins 20 pts de moyenne ou participer au All Star Game dans les 3 premières années par exemple. Dans le cas contraire, Nike stopera la production de shoes à son effigie au bout de là 3ème année mais continue de lui verser des royalties pendant les 2 prochaines années.

La pilule est dur à avaler pour Falk qui refuse catégoriquement de signer ce cahier des charges draconiens. Mais comme dans tout business, il faut faire des concessions… Le deal se conclut en laissant à Mike 3 ans maximum pour vendre 3 millions de baskets sinon on arrête tout. (CF Comment l’histoire de la air Jordan I à révolutionné le marché de la basket…)


II – La 3ème Guerre Mondiale !

Tout va bien au pays de l’Oncle Sam : Mike est élu rookie de l’année 85, bat le record de points en playoffs face aux Boston Celtics en 86 et explose les compteurs en 87 en tournant à plus de 37 pts par match ! Il est seulement le 2ème athlète à passer la barre des 3 000 pts en  une saison, le 1er étant Wilt Chamberlain sextuple scoreur de la ligue. De l’autre côté, à l’image de Picsou, Phil Knight nage dans les billets verts. Sauf que dans le monde des affaires, on nage pas avec des petits poissons d’eau douce mais plutôt avec de gros requins blancs ! Rob Strasser et Peter Moore (désigner des 2 premiers modèles de Jordan) décident alors de claquer la porte de Nike pour monter leur propre boite. Ils ont bien compris que MJ est la poule aux oeufs d’or et ils aimeraient bien le faire rentrer dans leur poulailler.

Une semaine avant son départ, Peter Moore passe un coup de fil à un jeune désigner qui travaillait dans le bureau juste à côté du sien, un certain Tinker Hatfield et lui annonce qu’il est à la charge de dessiner la nouvelle Air Jordan. Phil Knight devient fou lorsqu’il apprend la nouvelle. Il se rend très vite compte qu’il risque de tout perdre. Falk rencontre les parents de Michael et les prévient que pour Phil Knight ça allait devenir la 3ème Guerre Mondiale ! Il n’allait pas laisser partir comme ça le plus grand ambassadeur sportif de tous les temps.

Hatfield, qui n’avait jamais rencontré Michael jusqu’ici, le voit à 2 reprises et se rend vite compte que Mike est élégant dans ses beaux costumes et chaussures italiennes. Contrairement aux 2 modèles précédents, le jeune désigner veut intégrer la star des Bulls dans l’élaboration des shoes. Ils discutent chacun leur tour de ce qu’ils veulent apporter : d’un côté l’inspiration, les performances, les goûts personnels de Mike et de l’autre tous les composants qu’un désigner doit prendre en compte dans l’élaboration d’un modèle. MJ lui fait par entre autre, qu’il aimerait un modèle “MID” et non “HI” contrairement aux 2 précédents modèles car c’est plus léger et cela apporte quand même de la stabilité.

Signe du destin ou non, Moore en partant, peut être trop vite, laisse quelques esquisses derrière lui ainsi qu’un poster de Mike ou il s’élance dans les airs au bord du Lac Michigan. Ce qui deviendra par la suite, le Jumpman, le logo à son effigie. Sans lui dire un mot, Tinker l’incorpore également dans le processus tout comme des imitations de peaux d’éléphants. Ron Dumas, qui est aussi désigner chez Nike, travaille étroitement avec Tinker et en l’espace de quelques semaines, ils réussirent à créer une ligne complète.

III – Ça passe ou ça casse !

Pendant l’inter saison, Mike se trouve en Californie pour profiter de son temps libre et jouer au golf notamment. C’est la que Strasser et Moore en profitent pour lui faire du pied après lui avoir présenter la ligne complète qu’ils avaient créé à son effigie. Il faut savoir qu’à cette époque Strasser est considéré comme un brillant business man et que Peter Moore un génie du crayon. Les 2 génies ont monté leur start-up et compte sur Michael pour générer un fort effet de levier.

Nike se rend également en Californie et donne rendez-vous à Mike qui se pointe avec 4h de retard (encore éprit aux proies des 2 compares) et leur balance direct un “All right. Show me what you’ve got !”. Tinker conscient du poids énorme qui repose sur ces épaules, à quand même le culot de faire la présentation sans avoir montré quoi que se soit auparavant à son patron alors que sa société est en jeu ! Faut en avoir dans le pantalon ou être fou pour agir de la sorte. En tout cas, lui qui veut créer un climat dramatique pour ce dernier chapitre, il ne peut espérer mieux…

Mike qui a plutôt le visage fermé jusque la, commence a prêter un peu plus d’attention au jeune designer, qui commence par lui remémorer les entretiens qu’ils ont eu ensemble, quand ils discutaient ensemble de telle ou telle chose tout en lui montrant présentant quelques des croquis. Tinker lui demande d’être indulgent au vu de ce qu’il va voir et Mike est très surpris de voir déjà un prototype. Telle une oeuvre d’art, Tinker lui apporte les baskets sous un voile noir et lorsqu’il le retira, tout le monde à pu lire l’énorme sourire sur le visage de Michael. MJ prend la paire dans les mains et réalise de suite qu’elle est une partie de lui.

Le Jumpman remplace les Wings en terme de logo et il est arboré fièrement devant en gros sur la languette. En témoignage de toute cette controverse, Tinker décide de ne pas inclure le Swoosh, logo de la marque, en gros sur le côté de la shoes. Un “Nike Air” sera placé en second plan à l’arrière uniquement. Une métaphore pour lui faire comprendre que dorénavant, il serait mis bien plus en avant que ce que ce qu’il a été jusqu’à présent. On peut dire que ce coup de roulette russe théâtrale a complètement chamboulé cette situation. Fini les discussions avec Strasser et Moore, Mike est déjà en train d’étudier les coloris que l’on pourrait apposer sur cette paire si magnifique.

Sous l’influence de ces parents, qui ont eux aussi assisté à cette réunion, Mike préfère joueur la sûreté en restant chez Nike car ils apportent plus de garantie. En effet, que se passerait-il pour lui s’il se blessait de manière chronique comme un Bill Walton ? Donc dorénavant pour Nike et comme lui avaient conseillés Strasser et Moore, MJ fera partie intégrante du processus d’élaboration des modèles qui lui seront destinés.

Mike réalise une saison titanesque en 1988 : meilleur marqueur, meilleur défenseur, meilleur intercepteur, meilleur dunkeur, MVP du All Star Game et de l’année. Nike quand à eux exploseront leur Chiffre d’Affaires grâce à Mike et Mars Blackman se demande pourquoi Mike est le meilleur sur Terre… Do you Know ? Do you Know ? Do you Know ?

A.L

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