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Ma Dunk Wu Tang par Tex Lacroix

La basket sait rassembler et désunir aussi, elle sait parler aux passionnés et peu les séparer sur la légitimité ou non d’un produit, d’une vérité ou sur la façon de se l’approprier. Mais la basket est  aussi vecteur d’innombrables histoires, d’anecdotes qui réunissent les novices comme les passionnés. Nous avons interrogé Tex Lacroix à propos d’une paire de sa collection qu’il est l’un des seuls à posséder.

Bonjour Tex, tu possèdes le sample de la Nike Dunk Wu Tang Clan, racontes-nous comment tu as fait l’acquisition de ce modèle rare ?
J’étais très proche de Come Chantrel un Français qui habite New York depuis 1993, il fut l’un des premiers collectionneurs de baskets en France fin des années 80, il ramenait sans cesse des baskets folles que personne ne connaissait. Il m’a fait découvrir beaucoup de modèles, des shops et des personnalités de la basket outre atlantique que je ne connaissais pas. Grâce à lui j’ai vraiment été immergé dans la basket à New York. Pour en revenir à la Dunk Wu Tang, Côme a travaillé pendant deux ans avec Russell Simmons à Rush Managment et à partir de ce moment-là il a été en connexion avec les gens du milieu de la musique à New York. Sneaker et musique allant de pair, il a ensuite bossé avec Loud records de Steve Rifkind qui développait son label et le coté street marketing dont il le fut un des pionniers. Ils ont commencé à signer des artistes Hip Hop renommés tels Wu Tang Clan, Big Pun, Mobb Deep, et par la suite leur expérience du terrain les a menés à faire du consulting pour les grandes marques. Leur premier gros client fut Helly Hansen, en quête de street credibility, avec qui ils ont notamment fait une collab sur un blouson en tirage limité « Family and Friends ».

Par la suite en 1995 des marques comme Nike les ont approchés, c’est justement le moment où Jordan commençait à mettre sur le marché des produits rétro, même si ce n’était pas encore annoncé comme tel, où il commençait à avoir une cellule de réflexion autour des paires à ressortir. Celui qui était en charge de ce programme s’appelait Drew Greer qui a bossé chez Nike Europe et qui travaille maintenant pour Ralph Lauren shoes. Drew et Come étaient des potes, Côme en tant que collectionneur l’aidait beaucoup, notamment car la marque avait besoin de connaître ce nouveau business du rétro (modèles à ressortir, couleurs, prix…). Et par rapport à cette collaboration et à cette amitié, ils ont décidé en 1997, lors de la sortie du deuxième album du Wu Tang, de faire cette Dunk Wu Tang « family and friends », première collab pour des non sportifs. Même si à l’époque on n’utilisait pas encore le mot collab… Les seuls produits family and friends étaient réservés aux joueurs qui avaient droit à des coloris spéciaux ou à un logo. C’est le seul modèle qui a dérogé à la regle. On ne sait pas vraiment combien de paires il y a eu. Certains parlent de 24 paires, ou bien encore 36… Personnellement je dirais plutôt 48, ce qui correspond à un Full Run Size, mais on ne saura jamais très bien… car un vrai mystère entoure la sortie de cette paire. Elle fut l’une des premiers hyperstrikes de chez Nike. A la base c’était destiné aux membres du Wu Tang et à des prescripteurs d’opinions. Comme je bossais beaucoup avec Come et avec Loud records, ( le nom de Tex Lacroix figure en remerciement  sur la pochette du Wu Tang forever) quand la paire est sorti il m’en a mis une de coté le sample en l’occurrence…

S.A

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