La rubrique Sneakstory vous offre la possibilité de raconter une anecdote ou une histoire sur ce que vous avez fait de plus fou pour avoir une paire…
SI VOUS VOULEZ SAVOIR COMMENT J’AI ACQUIS MA AIR JORDAN V OG (199O) LISEZ LA SUITE…
En Fevrier 1990, je suis de passage à San Francisco, je visite la ville et j’en profite pour faire les boutiques et aussi d’aller trainer sur le playground local avec pour idée de tester le niveau et je ne fus pas déçu. De l’intensité, des dunks ravageurs et des athlètes sculptés dans le roc ne découragèrent pas mon mètre quatre vingt six de tâter la balle orange lors d’un pick up game. Avec mes Nike Air Flght 89 aux pieds, je tentais de donner le change du mieux que je pouvais à ces joueurs habitués aux joutes verbales et physiques. Après le match, on me fit part d’une rumeur concernant un possible restockage de la Jordan V OG sortie la semaine d’avant et déjà sold out dans tout le pays. La rumeur désignait deux boutiques indé aux alentours de San Francisco. Dès le lendemain matin, je fis en sorte d’être présent à une des adresses qu’on m’avait indiqué et La.. j’ai vraiment vécu en direct l’effervescence de l’événement. La boutique était pleine de monde et les alentours également. Sans me décourager je me suis glissé dans la bonne file, en attendant patiemment que mon tour vienne. J’étais résolu à rester le temps qu’il faudrait quitte à passer la journée entière devant le shop.
Mais la tension ne cessait de monter, les menaces aussi. Les gens étaient prêts à en découdrent si nécessaire. J’étais là, j’ai assisté à tout ça, certains ont commencé à se battre carrément pour avoir la paire en premier. Il fallait en plus la porter tout de suite, sans attendre d’être sorti quitte à se faire dépouiller dans la rue… Les abords de la boutique ressemblait à la cour des miracles… receleurs et grosses cailleras faisaient le guet à la sortie. C’était tellement tendu, que j’ai dû, avant de sortir du magasin mettre ma paire dans un sac opaque. On m’avait prévenu qu’il était dangereux pour un Frenchy de se balader en arborant le logo du shop et que je risquais me faire agresser. Je n’ai pas pu porter ma paire pendant une semaine car à ce moment-là, les « shoes crime » n’étaient pas rares. On dépouillait les gens ou certains étaient prêt à payer de leurs vies pour une paire de Jordan V. Cela m’a tellement marqué que lorsque j’ai pu enfin la porter, elle est devenue en quelque sorte ma paire fétiche, comme un symbole de cette mémoire. Encore une fois, ma passion pour la basket est le témoignage du temps qui passe et qui se rattrape jamais…