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Réservez votre livre Sneakers Cult:ure

Bonjour à tous,

Pour celles et ceux qui ne me connaissent pas encore, je suis Limol Max, spécialiste de la culture sneakers depuis plus de 20 ans, conférencier, consultant, et rédacteur en chef du site Sneakers-culture.com.

J’ai la joie de vous annoncer que la campagne de préventes de mon livre Sneakers Cult:ure a été lancée le 15 septembre sur la plateforme de financement participatif KissKissBankBank.

C’est vraiment LE projet que j’ai à cœur de partager avec vous car il est réellement ambitieux, innovant et disruptif. En effet, il s’agit du premier livre 100 % sneakers, 100 % culture, 100 % made in France. Il sera entièrement conçu, créé et fabriqué en France avec le concours d’acteurs locaux. En clair, un beau livre au format livre d’art dépassant les 220 pages et illustré par plus de 200 photos inédites. Il sera doté d’un contenu rédactionnel qualitatif, rythmé d’interviews de personnalités emblématiques. 

À travers les destins inspirants d’hommes et de femmes (artistes, cinéastes, designer, sportifs, entrepreneurs…), des événements historiques et des anecdotes surprenantes, le livre Sneakers Cult:ure raconte comment, en plus d’un siècle, les sneakers – comprenez les baskets 😉 – ont quitté les terrains de sport pour devenir un phénomène de société aux dimensions planétaires.

Ce livre s’adresse aux passionnés de sneakers, mais aussi et surtout à un plus large public. Il a pour mission de casser l’image purement consumériste des sneakers afin de démontrer qu’à travers leur histoire, il est aussi question d’art, de design, de cinéma, de musique, de sport, de société, de technologie… En bref, de culture ! Il n’est donc pas indispensable d’être passionné de sneakers pour en apprécier le contenu.

J’ai fait le choix de l’indépendance et de l’autoproduction pour l’édition de ce livre, via la plateforme de financement participatif KissKissBankBank. Pour que ce projet réussisse et que le livre puisse exister, j’ai besoin de votre participation. Ce système de préventes permet non seulement de couvrir une partie des frais de lancement du livre, mais c’est aussi pour moi l’occasion de partager cette aventure avec vous, mes futurs lecteurs !

Pour vous donner envie de contribuer aux préventes de Sneakers Cult:ure, je vous ai prévu des contreparties qui vont vous plonger au cœur de la culture sneakers. Elles contiennent, par exemple, des affiches numérotées, des ex-libris créés spécialement par une graphiste internationalement renommée, une bande originale musicale du livre composée spécialement pour le projet, et même des paires de sneakers customisées et personnalisées en série ultra limitée.

La campagne de financement débute ce 15 septembre et s’achèvera le 15 novembre 2021. Le livre sera uniquement disponible sur Kisskissbankbank.

Je vous encourage à soutenir le projet dès maintenant, à partager l’information parmi vos réseaux, à en parler autour de vous, à votre famille et à vos amis. Je compte sur vous et vous dis à très bientôt sur KissKissBankBank !

Voici le lien pour participer aux préventes :

https://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/sneakers-culture

Max Limol

Fondateur et rédacteur en chef de Sneakers-culture.com.

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Et si je vous parlais de mon histoire de la Jordan V

Michael Jordan a été pour moi un modèle sportif. J’ai grandi en me passionnant pour ses exploits sur les terrains et en dehors à travers la publicité, la mode, le cinéma. Il n’a jamais cessé de m’inspirer et d’influencer mes choix. Et Les Air Jordan étaient l’un des prismes à travers lesquels je l’admirais. Cela m’a conduit à voir ce qu’il y avait au-delà du produit lui-même et d’y connecter des valeurs tels que le gout de l’effort, l’esprit de compétition, le travail d’équipe…

Et vous avez-vous déjà ressenti une émotion quasi nostalgique en pensant à un modèle ? qui vous rappelle des instants précis, des souvenirs, un contexte… ou l’image d’un mentor, d’un coach ,d’un sportif qui vous a inspiré dans votre choix de vie ???

La genèse…

La Air Jordan V ou Air Jordan 5, sortie en 1990, est la troisième chaussure de la ligne dessinée par le célèbre designer produit Tinker Hatfield. Elle a été inspirée par le style de jeu de Jordan qui se déplaçait sur le terrain comme un avion de chasse.

Hatfield le décrit « flottant sur les bords du jeu et pouvant survenir de nulle part pour attaquer ».

Il décida en accord avec sa majesté de baser la conception de la Air Jordan V sur le P-51 avion de combat Mustang américain utilisé lors de la Seconde Guerre mondiale.On note que les motifs de la midsole en forme de flamme ou en dent de requin, selon la manière dont on les interprète, rappelle l’esthétique agressive de l’avion de chasse.

C’est à nouveau Spike Lee dans le rôle de Mars Blackmoon qui est la vedette de la campagne publicitaire de la Air JordanV. A la télé c’est dans la série le Prince de Bel Air diffusée tout les soirs sur la chaîne américaine NBC que Will Smith alias le «Fresh Prince» fait la promotion de la Jordan V qui apparaîtra dans plusieurs épisodes du sitcom.

À l’époque c’est le neuvième plus haut score de l’histoire de la NBA. Les Chicago Bulls dépassent leur ratio de la saison précédente avec 55 victoires. Michael Jordan est de nouveau le meilleur marqueur de la NBA avec une moyenne de 33,6 points par match.

En plus d’atteindre le plus haut score de la ligue pour la quatrième fois consécutive, il est le meilleur intercepteur de la saison ce qui témoigne de son incessante activité sur les deux côtés du terrain. Il participa à son sixième All-Star Game. Les Chicago Bulls se qualifient pour les playoffs, mais sont éliminés par les Detroit Pistons, pour la troisième saison consécutive lors du septième match.

Sur le terrain le 28 mars 1990 Michael Jordan réalisa une première dans sa carrière en marquant 69 points contre les Cleveland Cavaliers, ce qui eut pour effet de procurer une incroyable visibilité au modèle.

IT’S GOTTA BE THE SHOES…

D’un point de vue technique et design, la Air Jordan V est une évolution de la Jordan III et IV, elle a été conçue avec plusieurs caractéristiques encore non employées dans la ligne de Jordan. La Jordan V est un modèle Mid plus haute qu’une Jordan IV avec tige de hauteur asymétrique qui est particulièrement renforcée au niveau de la malléole intérieure et doublée en mousse afin d’assurer une protection optimale de la cheville.

La languette de la chaussure est grise réfléchissante (en 3M) avec le logo Jumpman brodé . Ce détail visuel était une première sur une Jordan après l’elephant skin sur la Jordan III et les 3 grilles latérales d’aération plastifiées sur la IV sont reconduites sur la V pour permettre une meilleure respirabilité du pied pendant le jeu et contribuent à rendre la chaussure plus légère.

Nouvel élément de design, le lace-lock est introduit sur la Air Jordan V afin de faciliter le laçage, sa forme ergonomique qui le laisse bien plaqué sur la languette lui a valu d’être validé par la NBA contrairement à celui de la Jordan VI.

Une partie du midsole est composée de caoutchouc transparent (transparent rubber) ce qui était esthétique et inédit pour une chaussure de basket.

L’outsole est aussi en partie constituée de caoutchouc transparent dotée de motifs chevrons qui sont censés stabiliser les appuis et apporter de l’adhérence. Le logo Jumpman apparaît en transparence sur la partie avant de l’outsole. Le principal attrait de cette gomme translucide était de rendre visible la technologie AIR. Tinker Hatfield l’avait déjà utilisée ce même procédé pour dessiner la Nike Mag crée spécialement pour le film retour vers le futur 2. Déjà présente sur les Jordan III et IV, l’unité AIR SOLE est visible au niveau du talon. Afin de prouver qu’il existait bel et bien une bulle d’air à l’avant, elle devient visible.

Quatre colorways compose la General Release (GR) de la Air Jordan V OG : White / Black – Fire Red Air, Black / Black – Metallic Silver, Grape White / Grape Ice – New Emerald, et Fire Red White / Red – Black 23.

En résumé La AJ5 a été l’une des sneakers les plus appréciées de la gamme Jordan, de toutes les paires par la marque jusque-là, elle fut le modèle le plus adapté à la pratique du basket-ball. Techniquement, elle fut pensée avec un design avant-gardiste et bénéficia des meilleures technologies du moment. Jordan a joué un rôle majeur dans la conception de la chaussure sous la maestria de Tinker Hatfield.

De toute l’histoire du sport jamais un sportif n’a été autant impliqué dans l’élaboration de ses signature shoes que ne le fut Michael Jordan. Pour la Jordan V, il demanda plus de maintien et d’adhérence. Il la voulait plus large sur l’avant du pied et surtout plus agressive, Jordan savait ce qu’il attendait d’une paire. La marque au Jumpman avait déjà connu de beaux succès avec ses quatre précédents modèles, mais ceux-ci avaient principalement été réservés aux basketteurs américains.

C’est à partir de la Jordan V que Nike décide de sérieusement s’attaquer au marché européen en mettant notamment le paquet sur les innovations, histoire d’assurer le coup.

A ce stade de sa carrière, Jordan n’était pas encore techniquement au summum de son art ; mais d’un point de vue physique, son jeu laissait entrevoir qu’il avait déjà atteint son paroxysme. S’enrichissant d’un jeu plus collectif et réfléchi, la suite de sa carrière allait confirmer son rôle majeur dans l’histoire du sport…

LAISSEZ MOI VOUS RACONTER MON HISTOIRE…

1990, j’ai 18ans, je suis de passage à San Francisco; je visite la ville et j’en profite pour faire les boutiques et aussi d’aller trainer sur le playground local avec pour idée de tester le niveau et je ne fus pas déçu. De l’intensité, des dunks ravageurs et des athlètes sculptés dans le roc ne découragèrent pas mon mètre quatre vingt quatre de tâter la balle orange lors d’un pick up game.

Avec mes Nike Air Flight 89 aux pieds, je tentais de donner le change du mieux que je pouvais à ces joueurs habitués aux joutes verbales et physiques. Après le match, on me fit part d’une rumeur concernant un possible restockage de la Jordan V OG sortie la semaine d’avant et déjà sold out dans tout le pays. La rumeur désignait deux boutiques indé aux alentours de San Francisco.

Dès le lendemain matin, je fis en sorte d’être présent à une des adresses qu’on m’avait indiqué et là … j’ai vraiment vécu en direct l’effervescence de l’événement. La boutique était pleine de monde et les alentours également. Sans me décourager je me suis glissé dans la bonne file, en attendant patiemment que mon tour vienne. J’étais résolu à rester le temps qu’il faudrait quitte à passer la journée entière devant le shop. Mais la tension ne cessait de monter, les menaces aussi. Les gens étaient prêts à en découdre si nécessaire.

J’étais là, j’ai assisté à tout ça, certains ont commencé à se battre carrément pour avoir la paire en premier. Il fallait en plus la porter tout de suite, sans attendre d’être sorti quitte à se faire dépouiller dans la rue… Les abords de la boutique ressemblait à la cour des miracles… Resseleurs et grosses cailleras faisaient le guet à la sortie.

C’était tellement tendu, que j’ai dû, avant de sortir du magasin mettre ma paire dans un sac opaque. On m’avait prévenu qu’il était dangereux pour un Frenchy de se balader en arborant le logo du shop et que je risquais me faire agresser.

Je n’ai pas pu porter ma paire pendant une semaine car à ce moment-là, on dépouillait les gens ou certains étaient prêt à payer de leurs vies pour une paire de Jordan V. Cela m’a tellement marqué que lorsque j’ai pu enfin la porter, elle est devenue en quelque sorte ma paire fétiche, comme un symbole de cette mémoire. Encore une fois, ma passion pour la sneaker est le témoignage du temps qui passe et qui se rattrape jamais.

Et vous avez-vous vécu des moments similaires ???

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L’ère Jordan fait rentrer Nike dans une nouvelle ère part2

Savez-vous quel est le chiffre d’affaire réalisé par Brand Jordan en moyenne chaque année ? Réponse : pas loin de 3,5 milliards de dollars…

Depuis son lancement en 1985, les Air Jordan ont su créer un engouement planétaire, jusqu’à lors inédit dans l’univers des sneakers. À ce jour, elles sont les plus collectionnées, les plus portées, les plus adulées. Jordan était l’un des seuls athlètes à posséder des dons hors du commun.

Bosseur, gagneur, il était doté d’une rage de vaincre jamais vue jusque-là. Phénoménal dans sa manière de jouer, de penser, de se projeter. Nike créée pour lui la Air Jordan 1 en 1985.

La toute première paire de la gamme Jordan, c’est cette histoire que nous continuons de vous raconter…

Nike Air Ship

De l’or olympique aux parquets de la NBA…

Drafté en 3ème place par les Chicago Bulls au mois de juin 1984, champion Olympique aux JO de LA en juillet, il signe dans la foulée un contrat avec l’équipementier sportif Nike. La marque travaille rapidement à l’élaboration de la AJ1. Mais elle est encore en phase de développement, lorsque Jordan entame la pré-saison.

C’est donc chaussé d’un autre modèle, la Nike Air Ship au coloris blanc et rouge qui figure au catalogue de la marque, qu’il entame le 05 octobre 1984 sa pré-saison contre les Bucks de Milwaukee. Jordan, surmotivé et en quête de gloire se présente pour un match au cours duquel il confirme largement qu’il dispose de toute la panoplie pour affronter les meilleurs joueurs de la ligue.

Pour revenir au modèle, la Air Ship est la deuxième paire basket-ball de Nike à être pourvue d’une bulle d’air (air sole) logée dans la midsole au niveau du talon, tout comme la Mythique Nike AF1. Elle est dotée d’une tige en cuir. Dès le départ Jordan manifeste une certaine insatisfaction car il souhaite une paire plus proche du sol avec une semelle plus affinée à l’instar des Converses qu’il avait l’habitude de porter. La Air Ship dispose une semelle quasi identique à celle de la AF1, ce qui le gêne dans ses sensations de jeu. Le modèle sera ajusté à son envie.

Jordan n’est pas le seul joueur sous contrat à être équipé de la Air Ship, mais les siennes sont des « PE (player edition) » : Elles ont des caractéristiques particulières et adaptées sur mesure, à savoir que l’outsole pour Jordan est moins creusée au niveau du talon, et la midsole est plus affinée comme celle des Nike Dunk. Autre particularité, son modèle était une mid qui n’avait que 8 œillets au lieu des 9 présents sur le modèle classique high.

Nike Air Ship PE

Le 9 Octobre, toujours en pré-saison, Jordan arborera une Air ship au coloris Bred inhabituel (rouge et noir), ce qui constitue une violation de la « 51 rule » qui impose un dress code aux franchises, et qui oblige les joueurs à porter au moins 51% de blanc sur leurs chaussures et en accord avec les couleurs de leur franchise.

En effet, le 18 octobre 1984 au Madison square Garden lors du match opposant les Chicago Bulls, Jordan porte à l’échauffement et pendant le match le même modèle avec ce coloris Bred. Jusque-là rien d’anormal me direz-vous ?

Sauf que cette fois le match a lieu à New York, dans la Mecque du basket qui bénéficie d’une large exposition médiatique. De plus, David Stern le commissionnaire de la NBA est au bord du terrain et scrute de près la paire au coloris dépareillé qui ne respecte pas la règle des 51%.

Courrier adressé à Nike – Nike Air Ship BRED

Nike Air Ship Bred versus Nike Air Jordan1 Bred…

C’est à partir de là que les événements vont prendre une tournure imprévue,qui paradoxalement va contribuer à faire entrer la AJ1 dans la légende. Car, contrairement à ce que la communication de Nike à laisser entendre, c’est bien la Air Ship Bred qui en réalité a été bannie des parquets par la NBA, et non l’emblématique AJ1 Bred qui était encore en phase de développement !

La légende selon laquelle la Air Jordan 1 Bred fut interdite des terrains, et qui valut à Jordan pour l’avoir portée une amende de 5 000 dollars, est une pure fiction !

En effet, puisqu’il va la porter pour la première fois le 10 février 1985 pendant le All-Star Game au cours d’un match d’exhibition. Pour les plus sceptiques d’entre vous, sachez que le 25 février 1985 la NBA enverra une lettre au vice-président de Nike, Rob Stresser, pour lui signaler que Jordan portait une paire rouge et noire le 18 octobre 1984 lors de ce fameux match contre New York, donc la Air Ship Bred !

Il se dit qu’en plus de bannir le modèle, la NBA en interne aurait pris des dispositions et averti la marque qu’elle lui infligerait des amendes pouvant aller de 5000 à 20000 dollars en cas de non-respect répété du code vestimentaire. Toujours est-il qu’on ne revit plus Jordan porter de coloris Bred sur les parquets de NBA.

Nike se servira néanmoins de cette interdiction pour construire son plan marketing à la faveur de la Air Jordan 1, à travers une publicité qui dira : « la NBA l’a interdit, mais rien ne vous empêchera de porter en dehors des parquets… ». Une aubaine pour la marque qui depuis ses débuts a toujours misé sur un marketing astucieux voire atypique.

Jordan dans l’attente d’un nouveau modèle de AJ1 sera amené à porter à nouveau pendant quelques semaines la Air Ship Blanche et rouge…

Prototype AJ1 Chicago – Nike Dunk OG

Air Jordan is born…

Le 17 novembre 1984 avant le coup d’envoi du match à domicile contre les Philadelphies Sixers, les fans du numéro 23 sur le terrain et devant leur écran de télévision ont les yeux rivés sur un étonnant modèle porté par sa majesté : il s’agit de la version presque définitive de la Jordan 1… et le modèle intrigue, de même que son coloris noir, rouge et blanc, nommé« Chicago ».

Le modèle est une version améliorée d’une Nike Dunk composée d’une outsole de la Dunk, intégrant une bulle d’air au niveau du talon de la midsole, qui a elle-même été redessinée et réadaptée à l’outsole. Les zones de flexion sont plus prononcées sur le toe box,un empiècement supplémentaire vient renforcer le maintien latéral. Un laçage asymétrique permet d’améliorer encore la stabilité.

La grande nouveauté repose dans le design du upper : Son encolure est plus aboutie en terme de maintien et aussi de flexibilité. Elle est plus rigide que sur une Dunk, sur laquelle elle fait partie intégrante du upper ; tandis que sur la AJ1, elle est une pièce supplémentaire à part entière.

Le designer de la paire, Peter Moore est également à l’origine du nom « Air Jordan », ainsi que du logo avec les ailes, les fameuses Wings apposées sur le côté extérieur du upper. La légende raconte que ce dernier aurait eu l’idée de ce logo, au cours d’un vol entre Portland et Chicago, en voyant sur la veste d’un enfant, la reproduction des ailes figurant sur les badges des pilotes d’avion. Quel meilleur symbole pour représenter les prestations aériennes de Jordan sur un parquet…

L’effet Jordan commence à se faire sentir, le Chicago Stadium passe d’une moyenne de 6300 spectateurs à 11887 par match.

D’autant plus ses arabesques aériennes le propulse en couverture du célèbre magasine Sports Illustrated avec le titre « A Star is born » 30 jours à peine après son arrivée dans la prestigieuse ligue américaine de basket…

À SUIVRE.

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L’ère Jordan fait rentrer Nike dans une nouvelle ère part1

Introduction

En 1984, la marque Nike et Michael Jordan sont à l’origine de la saga commerciale de la Air Jordan 1 et d’un phénomène de société et de consommation alors inédit, le culte des sneakers. Michael Jordan n’est pas seulement un sportif d’exception, il va s’avérer être également un atout marketing majeur pour Nike, qui voit en lui une formidable locomotive pour l’image de la marque et pour le basket dans le monde entier.

La première paire créée par Nike pour Michael Jordan sera l’une des plus grandes réussites du marketing sportif. «Jordan a assuré la promotion de Nike, et Nike a assuré celle de Jordan » déclara David Falk alors agent de Michael Jordan. Leur association va s’avérer détonante…

Histoire d’un succès

Jusqu’aux années 70 le marché de la chaussure de sport était soutenu par des marques historiques leaders, où chacune avait sa place, son sport de prédilection. Puma, Adidas et Converse, pour ne citer que les principales, se partageaient ce marché cloisonné.

Mais une petite outsider ambitieuse et audacieuse allait venir bouleverser cet équilibre, bien décidée à se faire une place de choix parmi ses concurrentes.

En effet, créée en 1972, la marque Nike va connaitre en 10 ans une croissance fulgurante. Ses revenus vont passer de 28,7 millions de dollars à 867 millions de dollars de 1973 à 1983. La marque au Swoosh va ainsi passer du statut d’outsider aux États-Unis à celui d’acteur majeur du sport.

Cette croissance fut portée par une stratégie commerciale agressive, soutenue par plusieurs d’innovations technologiques audacieuses. Pour exemple, dès 1973, la marque lance sa célèbre Nike Waffle dotée d’une semelle gaufrée et d’un amorti en mousse, qualifiée de révolutionnaire dès sa sortie. En 1978, Nike innove encore en équipant sa running Tailwind de sa nouvelle technologie « Air ». Elle lancera en 1982 celle qui deviendra mythique, la fameuse Air Force One.

Nike ose et s’impose… et ça paye ! Dès 1981 elle devient numéro 1 de la chaussure de sport aux États-Unis. Mais pour étendre sa visibilité hors des frontières américaines, sa stratégie sera marketing. A partir de 1984, elle va miser sur les meilleurs athlètes dont le sport bénéficie d’une popularité mondiale.

C’est le cas du tennis par exemple, où elle sponsorise les stars que sont John Mc Enroe ou Mats Wilander. Nike continue de se focaliser sur le marché du running où elle concentre 90% de son marketing et ses ventes. Les Jeux Olympiques de Los Angeles en 1984 vont l’y aider, puisque les « athlètes Nike » y feront de très belles performances : 58 d’entre eux remporteront 65 médailles ! Nike brillera aux pieds du phénoménal Carl Lewis qui arrachera quatre médailles d’or olympiques.

Le monde entier vibre avec les exploits des plus grands sportifs, et Nike conscient de cette popularité toujours croissante va chercher à recruter les meilleurs, ou les plus prometteurs…

Toujours en 1984 et en pleine ascension, Nike, dans ce contexte très favorable, va signer un certain Michael Jordan après lui avoir déroulé le tapis rouge. Tout juste sorti de l’université de Chapel Hill et récemment couronné de l’Or Olympique avec la sélection américaine de basket, Michael Jordan est un basketteur prometteur mais encore peu connu du grand public. Il remporte le championnat universitaire NCAA en 1982 avec l’équipe de North Carolina en inscrivant notamment un des plus gros tirs de l’histoire du basket universitaire américain !

Son agent David Falk disait de lui :

« Michael était considéré comme un joueur très brillant, mais pas comme un joueur dominant et complet. Personne n’avait vraiment conscience combien il était bon, en partie à cause du système de North Carolina et aussi parce que son épanouissement avait été tardif. C’était évident qu’il allait devenir quelqu’un que l’on pourrait vendre, mais l’idée ne nous avait pas traversé l’esprit qu’il pouvait se révéler la personnalité sportive la plus prolifique de tous les temps. »

Et c’est grâce à cet agent que Jordan allait signer un contrat de sponsoring jusqu’alors jamais vu dans le monde du basket. Cette signature allait durablement marquer l’histoire du sport américain. En effet, Nike était loin de soupçonner à quel point ce partenariat serait rémunérateur…

Car là encore Nike va venir jouer les troubles fête

Jusqu’à la fin des années 60, le marché de la chaussure de basket-ball aux Etats-Unis est aux mains de Converse (avec ses mythiques Chuck Taylor All-Stars), et de Pro Keds autre marque forte du moment.

Adidas et Puma arrivent sur ce marché et comblent leur retard, avec des nouveautés plus techniques : la Adidas Superstar, qui sera portée par plus de 60% des joueurs en 1973 ; et chez Puma la Clyde de Walt Frazier qui sera la première « signature shoes » de l’histoire du basket. Bien qu’âgée d’à peine 2 ans, la marque Nike va aussi vouloir investir les parquets de basket et sort la Blazer en 1974. Converse jusqu’ici spécialiste des modèles en tissu, élargit sa gamme avec la Converse pro Leather en cuir.

Mais tout cela n’est encore qu’un échauffement ! En effet, c’est à l’approche des années 80 que le marché global du sportswear va devenir très lucratif et donner lieu à une concurrence effrénée entre les marques. Et chacune a évidemment des stratégies marketing et de sponsoring bien différentes. En 1984 avant son entrée en NBA, Michael Jordan rencontra Converse, Adidas et Nike. Trois stratégies de partenariat opposées, qui mirent Jordan en situation de refuser, d’être refusé, et enfin de signer …

Lycéen, Michael Jordan jouait en Adidas. Universitaire, il portait des Converse, marque sponsor officiel de sa fac. Mais Adidas qui était pour lui synonyme de robustesse et de qualité, et qui bénéficiait d’une forte notoriété à l’international avait sa préférence. Il veut entamer sa première saison en NBA avec des Adidas aux pieds.

Des premières discussions eurent lieu entre la marque et l’entourage de Jordan, mais la marque ne donna pas suite. Sa stratégie était de sponsoriser des joueurs à forte visibilité sur le terrain comme les pivots (Kareem Abdul Jabbar par exemple) plutôt que de miser sur des joueurs évoluant aux postes d’arrières.

Par ailleurs, Jordan arriva dans un mauvais contexte. Depuis le décès de son fondateur en 1978, l’équipe dirigeante d’Adidas composée de la femme et des 5 enfants de Dassler avait parfois le plus grand mal à prendre des décisions à l’unisson ! Le dossier Jordan ne suscita pas de consensus familial, et Adidas n’y donna pas suite.

A contrario, Converse avait une stratégie totalement différente. La marque misait sur les meilleurs joueurs quelques soient leurs postes, comme Julius Erving (ailier), Larry Bird (ailier), ou encore Magic Johnson (meneur). Dans ce contexte, Converse rencontra « MJ» pour lui offrir la possibilité de faire partie de cette escouade de superstars

Jordan resta perplexe quant à la place qu’il aurait au sein cette fine fleur des parquets, et il interrogea également Converse pour savoir s’il pourrait bénéficier de « signature shoes » à la hauteur des récentes innovations apportées par l’industrie du footwear. La réponse fut claire : il serait traité comme les autres joueurs, à savoir un contrat de 100 000 dollars par an pendant cinq ans, et des modèles de baskets identiques pour chaque athlète. Vous imaginez sa déception.

Dans le même temps la marque New balance offrit à James Worthy (coéquipier de M.Jordan) le plus gros contrat sponsoring basket-ball de l’époque soit 1,2 millions de dollars sur 8 années pour faire la promotion de la NB Worthy Express.

Crédit photo : vintage collector 78

Michael Jordan et son entourage se laissèrent finalement convaincre de rencontrer Nike. Il se rendit dans l’Oregon pour assister à une présentation, pilotée par Rob Strasser le directeur marketing, Peter Moore designer footwear en charge du projet « Jordan », et Phil Knight le co-fondateur de la marque.

Jusqu’en 1983, Nike, bien que leader du marché américain, est encore très marquée running, à l’image assez classique, un peu bourgeoise, et plutôt universitaire.
Malgré le succès de sa AF1, elle est en quête de crédibilité dans le basket-ball et souhaite acquérir à tout prix les services de « Sa Majesté ».

Dès sa première entrevue avec Nike, Jordan lance un pavé dans la mare en déclarant lui préférer Adidas ! Bien que n’ayant jamais porté de Nike de sa vie, il estime que selon son expertise la midsole des Adidas est moins haute que celle des Nike, ce qui risque de le gêner dans ses sensations de jeu…

Chose inédite pour l’époque, Peter Moore lui propose de les ajuster selon ses exigences. En effet, la plupart des joueurs portaient ce que les équipementiers leur fournissaient et devaient s’en contenter.

Les discussions débutèrent avec l’agent de Jordan David Falk qui demanda à la direction de Nike de traiter son client « comme un joueur de tennis », à savoir que Jordan devrait avoir sa propre ligne de baskets et de vêtements, comme Nike l’avait fait pour John McEnroe….

Jordan se vit proposer un contrat colossal de 2,5 millions de dollars sur 5 ans. Le contrat incluait en outre des actions de la firme Nike et autres bonus, qui le valoriserait à 7 millions de dollars sur 5 ans. La conception d’une ligne de vêtements à son effigie et surtout celle de plusieurs signature shoes firent également partie du deal, ainsi que le versement de royalties pour chaque article vendu et un énorme budget promotion. La validité du contrat était sous-tendu par l’exécution par Jordan d’au moins une de ces 3 conditions : 1. Devenir rookie de l’année, 2. devenir un All-Star, ou 3. marquer 20 points par match en moyenne dans les trois premières années de son contrat. Si Jordan ne remplissait pas sa part du contrat, la marque pourrait mettre fin à leur collaboration deux ans plus tôt.

Falk demanda ce qui se passerait si Jordan n’atteignait pas ses objectifs, mais qu’il permettait à Nike de vendre beaucoup de chaussures ? La réponse de Nike fut claire : Jordan devait vendre au moins 4 millions de dollars de chaussures au cours de sa troisième année, pour garantir les deux dernières années du contrat.

Encore déçu par l’échec de son entrevue avec Adidas, Jordan retourna néanmoins les voir en leur disant :  « This is the Nike contract, if you guys come anywhere close – I’ll sign with you guys ». Un budget bien trop onéreux pour Adidas qui ne fit pas monter les enchères jugeant le retour sur investissement trop incertain.

La stratégie de Nike bien que très onéreuse et risquée, s’avéra plus que payante. Investir aussi gros sur ce jeune basketteur prometteur allait lui rapporter très gros et lui permettre de s’imposer définitivement à l’international. Jordan, Nike aux pieds, allait s’imposer comme un des plus grands athlètes de tous les temps.

1984 fut une année cruciale pour Jordan : Drafté en 3ème place par les Chicago Bulls au mois de juin, champion olympique en juillet, il signa chez Nike à la fin de l’été. Le 18 octobre c’est donc un Jordan surmotivé en quête de gloire qui se présenta floqué du numéro 23 sur le dos de son jersey, prêt à affronter la franchise des New York Knicks. Le jeune meneur de jeu confirma qu’il était suffisamment armé pour affronter les meilleurs joueurs de la ligue. Nike qui avait commencé à travailler à l’élaboration de son pro model (la Air Jordan 1) ne put finaliser la paire à temps et fit donc jouer Jordan avec une Nike Air Ship aux pieds pour tous les match de pré saison et le début de la saison régulière… À SUIVRE

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Agassi fait basculer Nike dans une autre ère…

Savez-vous quel est le point commun entre l’album Wind of change du groupe Scorpions, la victoire de Ayrton Senna au championnat de formule 1, la diffusion de la série américaine 21 jump streets et le lancement sur le câble de la chaîne Jimmy, ou encore le succès du blockbuster de l’année « Maman, j’ai raté l’avion » ?

Réponse, tous ces événements se sont produits en 1990, soit exactement la même année que la sortie de la Nike Air Tech Challenge 2 Hot lava.

Si le parallèle peut vous semble farfelu, il est à la dimension de l’influence que ce modèle a eu sur le marché de la tennis shoes dans le début des années 90.

Un petit rappel des faits s’impose. Dans les années 70-80 le tennis est un sport ultra populaire dans le monde entier. Diffusé à la télévision, il bénéficie de larges audiences grâce aux quatre tournois du Grand Chelem que sont l’Open d’Australie, Rolland Garros, Wimbledon, et l’US Open. Rappelons que les joueurs de Tennis des années 80 tels que Bjorn Borg en Fila, Ivan Lendl en Adidas, ou John Mc Enroe avec sa Mc Attack sont des stars incontestées. Les équipementiers se bousculent pour fabriquer leurs pro model afin de donner de la visibilité à leurs produits. S’identifiant à leurs idoles, jeunes et moins jeunes se mettent à jouer au tennis et à porter des tennis. Car on parle bien de « tennis » à l’époque et non de « baskets » pour désigner les sneakers. Les paires emblématiques de l’époque sont les Adidas Nastase et Stan Smith. Le Tennis dans les années 70-80 est alors une véritable locomotive pour l’industrie du footwear, ce n’est qu’à partir des années 90 que la « tennis » au sens populaire du terme deviendra la « basket », avec l’expansion de la NBA, la puissante ligue de basket américain. Le tennis continue d’avoir ses aficionados et de faire vibrer ses fans, avec notamment l’arrivée sur les courts de jeunes joueurs qui deviendront rapidement très bankables pour leurs équipementiers, comme Michael Chang, Boris Becker et notamment André Agassi… Le marketing sportif entre dans une nouvelle ère, dans laquelle les sportifs deviennent des icônes mondiales… Plus rien ne sera jamais comme avant.

Nike Air Tech Challenge 1

C’est dans ce contexte que Nike met sur le marché une nouvelle version de sa Nike Air Tech Challenge sortie en 1988 et portée par la star montante du tennis américain, un certain André Agassi, qui réalise l’exploit de figurer parmi le top 3 mondial après seulement une année de présence sur le circuit ATP.

Depuis son arrivée sur les courts de tennis, Agassi impose son jeu et son style vestimentaire très coloré et inédit dans ce sport aux codes très strictes et classiques. Cheveux longs, bandeaux, shorts en jean, t-shirts multicolores et cyclistes fluos sous le short, Agassi innove, divise, et ne laisse personne indifférent. Mais son niveau et son style de jeu ont vite fait de faire taire ses détracteurs. En effet, il est au départ réputé comme un cogneur de fond de court peu réfléchi. Il retourne chaque balle en frappant le plus fort possible, aussi bien en coup droit qu’en revers, quadrillant le terrain et perturbant ainsi le jeu d’adversaires plus classiques, au style de jeu plus léché, se finissant souvent à la volée. Au final son jeu était bien plus réfléchi qu’il n’y parait. Fort de ses victoires, il finit par imposer sa personnalité et son style, et conquérir un public plus jeune et plus moderne, dans le milieu tennistique comme en dehors. Agassi n’a que 18 ans, lorsque Nike le signe en 1988. Son ascension et l’empreinte qu’il laissera dans l’histoire du tennis ne se feront pas sans la marque.

En 1990, Nike créé pour Agassi à l’occasion du tournoi de Rolland Garros à Paris, la Nike Air Tech Challenge 2 Hot lava au coloris flashy… Elle est désignée par le prolifique design produit Tinker Hatfield. D’un point de vue technique, la paire s’inscrit dans continuité de ce que Nike développait pour le tennis depuis les années 80, à savoir un modèle mid cut.

Crédit Photo: vieilleecole

La midsole du modèle est dotée pour la première fois d’une unité air sole de type air max et d’un air unit à l’avant. En effet, André Agassi demanda à Nike des chaussures plus confortables avec plus d’amorti pour s’adapter aux différentes surfaces de jeu, mais également à la durée des matchs. En effet, l’évolution du jeu et l’arrivée massive de grands attaquants de fond de court au détriment des attaquants de volée, influent sur la durée des matches qui s’est de fait allongée. Agassi était un joueur de fond de court capable de parcourir sur un match en cinq sets l’équivalent d’un semi-marathon en fractionné ce qui induisait plus de déplacements, de rythmes et de jeu physique.

L’outsole de la Air Tech challenge 2 reprend le même design et que celle de la Air Tech challenge 1, à la différence qu’elle intègre le code couleur du modèle. La zone d’usure située à l’avant de l’outsole est en durathane, matériau adhérent et résistant à l’abrasion, confère une bonne stabilité au tennisman sur leurs appuis avant.

L’Empeigne est en cuir synthétique renforcé à l’avant avec des pièces et œillets plastiques, présents également sur le haut de l’empeigne, afin optimiser le maintien lors des déplacements latéraux.

Le seul changement apporté à l’ATC 1, est le code couleur hot lava mis en avant avec l’éclaté de peinture sur le coté, directement inspiré du revers d’André Agassi. Il s’agit d’une sorte éclaboussure évoquant l’impact de la balle sur le tamis de la raquette et la projection de terre battue lorsqu’elle percute le sol en pleine vitesse. Le coloris vif de la paire dénote dans le monde feutré du tennis, qui ne tolère pour seule couleur criarde que le jaune fluo de ses balles. Le modèle ne sortira que dans cet unique coloris.

En dépit de son apparence fantasque, André Agassi était très exigeant quant à la qualité et aux performances techniques de son équipement. Il exigeait par exemple lorsqu’il changeait de marque de raquette, que son nouveau modèle soit moulé à l’identique du précédent…

Nike Air Tech Challenge 2 swapée avec une semelle de Nike Air Trainer 1

Autre exemple illustrant sa quête de performance, il décida de « sole swaper » (remplacer une semelle par une autre) sa Air Tech Challenge 2 dotée de la récente technologie Air Max, au motif que la semelle était trop haute et qu’il perdait des sensations par rapport à son jeu, qui était basé sur des déplacements longs et latéraux. Il voulait une semelle plus proche du sol pour avoir plus de sensations, et il opta pour le profil de la semelle de la Trainer 1 pour jouer sur la terre battue de Rolland Garros. Il poussa le vice jusqu’à réclamer différentes outsole en fonction des différents revêtements : herbe, synthétique, etc… à une époque où les tennismans avaient généralement deux paires différentes, une pour l’herbe et une pour la terre battue. Agassi n’en était pas à son coup d’essai, il avait déjà effectué la même adaptation sur la précédente ATC 1, comme de nombreuses photos l’attestent ; et encore avant elle, il avait déjà effectué la même modification sur sa Trainer 1, alors que ni Matt Wilander ou John Mc Enroe, chaussés du même modèle n’avaient exigé ce type de changement.

Agassi ne porta la Hot Lava que quelques mois, notamment pour Rolland Garros, et il bascula sur la ATC3 pour Flushing Meadows.

Le Hot Lava sera décliné sur une collection de vêtements et tenues créées spécialement pour Agassi. Elle sera soutenue par un marketing plus poussé. Précédemment, chaussé des ATC1, il jouait avec un short en jean et un tee shirt blanc uni avec un logo identique à celui de Mc Enroe. Il portait également une veste en jean, mais ne bénéficiait pas d’une collection complète allant du T-shirt, au short, au survêtement, veste et chaussettes ! Le tout soutenu à grand coups de spots publicitaires déjà très décalés pour l’époque et de parutions presse. Nike le signa pour un contrat de 100 millions de dollars sur 10 ans.

Crédit Photo: vieilleecole

Le trublion atypique et chevelu de la scène tennistique, starifié se voyait doté de collections dédiées, exigeant désormais un colorway différent pour chaque tournoi du Grand Chelem. Il clouera définitivement le bec à ses détracteurs, en devenant le seul joueur de l’histoire à avoir remporté les 7 titres les plus prestigieux du tennis : les 4 tournois du Grand Chelem sur 4 surfaces différentes, les Masters et la médaille d’or olympique à Atlanta en 1996. Pas mal pour le kid de Las Vegas qui était classé à la 610 ième place ATP à ses débuts….

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UNE AUTRE HISTOIRE DE LA AJ XI

Date de sortie officielle : Fin 1995, pour le lancement de la saison NBA de 1995-96 

Première apparition : On court aux pieds de Michael Jordan lors des Playoffs 1994-95 Vs Orlando Magic 

Designer : Tinker Hatfield

Histoire :

Modèle designé par le célèbre Tinker Hatfield, la Jordan XI est à sa sortie, et comme souvent, un petit bijou de technologie, d’innovation et d’esthétique. Les sketchs et briefs originaux datent de 1993. Ils partent d’un concept de base d’une chaussette/chaussure, à la fois respirante et légère, mais qui soit également capable de maintenir le pied parfaitement et d’incorporer les nouvelles technologies du moment, à savoir la plaque centrale de la semelle intermédiaire en « fibre carbone » et le « Zoom Air ».

Michael Jordan, toujours soucieux de son allure sur le terrain comme en dehors, indique pour sa part qu’il souhaite une chaussure à l’esthétique inspirée des souliers Italiens.

Tinker Hatfield lui propose alors de partir des modèles bicolores portés notamment par les mafieux Italiens aux USA pendant la prohibition, car il trouve leur esthétique singulière pour des chaussures de ville et leur coté rétro et un peu « Bad Boy » intéressants. De ce mix original naîtra la Jordan XI.

Le premier coloris proposé est la « Concord ». Elle sort lors des Playoffs 1994-95 et deviendra le coloris officiel de la saison suivante. 

Suivront ensuite les coloris columbia (porté au All Star Game de San Antonio en février 1996), la bred pour les playoffs et la SpaceJam.

Une version « Estivale » de la Jordan XI sortira également en 1996. Plus basse, car destinée à un profil de joueur type meneur de jeu et esthétiquement très différente au niveau de la tige comparé à la classique, cette version participe au processus de diversification de gamme qu’entame Jordan Brand en cette année 1996.  Ce modèle sortira en 3 couleurs : Black/Red, Cool Grey et Black/Yellow.

Technologie :

Crédit photo : Ludovic Hoarau

Coté technologie donc, la Jordan XI est dotée du nec plus ultra en 1996 à savoir :

Pour la Tige: Avec la jordan XI, la marque renoue avec une tige haute déjà vu sur la Jordan II.Le modèle bénéficie d’un laçage rapide autobloquant pour une meilleure tenue, un tissu à la fois léger et résistant, le Nylon Cordura (également utilisé en alpinisme) ; ET SURTOUT, le fameux cuir Vernis ou « patent leather », épais et qui procure un bon maintient, et surtout esthétiquement très novateur pour l’époque.

Pour la semelle intermédiaire: Elle est en phylon matériau réputé pour sa légèreté, la Jordan XI intègre le tout nouveau Zoom Air intégrale est plus léger, fin et nerveux que le Air Sole classique (un amorti idéal pour Jordan, réputé pour être un joueur tonique, rapide et aux appuis très marqués). Une plaque en carbone est située dans la semelle intermédiaire au niveau du creux du pied, apporte stabilité et nervosité à la chaussure. Il s’agit d’une première sur la gamme Air Jordan, car le carbone étant jusqu’alors principalement utilisé dans l’industrie automobile et aérospatiale.

Pour la semelle extérieure : Encore une nouveauté esthétique de l’année 1995, la semelle full « Icey » est entièrement transparente, mais qui a eu malheureusement la fâcheuse tendance de jaunir avec le temps.

Au final, la Jordan XI est un modèle à la fois léger, nerveux et robuste, à l’esthétique très novatrice, et qui n’a pas à pâlir face aux modèles actuels de Nike dont les matériaux et technologies n’ont pas énormément progressé depuis sur ce type de produits Basketball.

Marketing :

La Jordan XI reste à ce jour LE modèle le plus vendu de l’histoire de la série Air Jordan, aussi bien lors de sa première sortie en 1995 que depuis.

Ceci s’explique par son esthétique, sa technologie très avant-gardiste mais aussi et surtout par les formidables résultats sportifs et médiatiques de Michael Jordan cette année-là :

  • Meilleur Marqueur NBA avec 30,4 points de moyenne
  • MVP de la saison régulière
  • MVP du All Star Game
  • Record de victoire pour les Chicago Bulls son club NBA (72 victoires/ 10 défaites en saison régulière !)
  • 4ème Titre de Champion NBA

Bref …  Une saison JORDANESQUE !

Insolite :

Crédit photo : Ludovic Hoarau

Fait marquant, Jordan a porté la Jordan XI lors d’un match de playoffs NBA de nombreux mois avant sa sortie officielle. La question peut se poser, pourquoi donc Jordan a porté la coloris Concord de la XI avant sa sortie officielle?

Réponse : Officiellement Michael Jordan veut tester les premiers prototypes que Nike lui fournis en match pour peaufiner les derniers réglages du modèle. Officieusement, il n’apprécie pas l’esthétique et le confort de la Jordan X (qui est quand même un ton en dessous des performances et du look de la XI soyons honnête), mais aussi pour faire un peu de « teasing » produit avant la sortie officielle du modèle (sortie prévue comme toujours pour l’entame de la saison régulière) .

Malheureusement, ce nouveau modèle ne suffira pas à Jordan pour passer l’équipe des Magic d’Orlando lors des Playoffs 95-96.

Autre particularité du modèle, Il existe une couleur dite « Space Jam », très proche du coloris Playoff, du nom du film dans lequel Jordan a joué et dont le tournage s’est déroulé à l’été 1995 pendant la préparation de MJ en vue de la reconquête son titre de meilleur joueur du Monde et sa 4eme bague de Champion NBA. Un joli coup Marketing pour la toute nouvelle division Jordan Brand crée par Nike et voulue par le Staff du joueur afin de mieux promouvoir les produits siglés du célèbre Jumpman et inscrire dans le temps la Marque Jordan.

Enfin, il faut aussi remarquer la présence dans les couleurs officielles et pour la première fois, d’un coloris spécial All Star Game (Columbia),et d’autres coloris comme le cool grey considéré comme le haut de gamme de la marque, car entièrement en cuir vernis et nubuck.

Rééditions :

Avant de vous lancer dans un comparatif détaillé des différences entre les modèles originaux (OG) et les nombreuses rééditions qui ont suivies, il est bon d’indiquer ceci :

Avant l’engouement des amateurs de sneakers pour les modèles rétros, il faut savoir que rares étaient les marques qui conservaient l’intégralité des fiches techniques et moules permettant de fabriquer les semelles et autres composants des modèles. Nike comme d’autres marques ne le faisaient pas. Quand émergence du rétro est apparue vers la fin des années 90, début 2000, il a donc fallu repartir de quasi zéro pour littéralement recréer entièrement des modèles comme la Jordan XI. Ceci explique donc en partie les raisons pour lesquelles il existe des différences parfois très importantes entre une paire de OG et ses différentes rééditions.

Ceci dit, il faut savoir que les différents pays et usines de fabrication des modèles expliquent certaines différences. Il est par exemple bien connu des amateurs éclairés de produits Nike que les produits Made In Korea sont globalement de bien meilleure qualité que ceux fabriqués dans d’autres pays. Est-ce un problème de qualification de la main d’oeuvre, de qualité des machines, ou d’approvisionnement en matières premières susceptibles de varier selon les  lieux de fabrication, ou bien un cahier des charges différent fourni par les marques aux usines (où il est de plus en plus souvent question d’économies de coûts que de qualité des produits) ? Il s’agit en fait un peu tout cela …Une broderie de qualité peut ainsi s’expliquer par l’utilisation de machines à broder aux finitions premium.

En revanche, ce qui est beaucoup moins acceptable pour nous consommateurs c’est l’utilisation de matériaux moins qualitatifs, afin de réduire les coûts au détriment de la qualité, du confort et de la durabilité du produit réédité.

Et pour revenir à la Jordan XI, il est aussi bon de noter que la première réédition de 2001 avaient le très fâcheux défaut de voir les bulles de Air Zoom se crever très précocement, surtout si l’on faisait du sport avec… un comble ! Un défaut de fabrication heureusement gommé sur les rééditions suivantes.

Le Saviez Vous

 En 1996, tout les membres du groupe de RNB américain Boyz II Men arrive à la cérémonie des Grammy Awards chaussés de leur Jordan XI Concord. Leur geste attire l’attention des médias et amplifient l’engouement autour du modèle. Au même moment une multitude de personnes vont commencer à porter leur Jordan XI Concord comme chaussures de ville parfois même avec un costume à cause de leur look presque classique. Michael Jordan dont la paire préférée était la Jordan XI déclara qu’il la trouvait tellement parfaite qu’un jour il se serait pas surpris que les gens arrive à leur mariage en Jordan XI…

En résumé, la Air Jordan XI est surement l’un des best seller de la gamme Jordan Brand et la préférée de sa majesté Michael Jordan, c’est vous dire… Mais saviez vous que le modèle puise son inspiration d’une tondeuse à gazon et du monde de l’automobile et plus précisément d’un véhicule de type cabriolet. Autre fait marquant, si vous regarder de plus près la semelle de votre Air Jordan XI, vous vous rendrez compte que son design représente deux îles qui sont les principales zones de traction de la semelle. Déchaussez votre AJ XI et constatez-le par vous- même…. 

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Le design des sneakers a t-il un rapport avec l’automobile?

N’avez-vous jamais regardé votre plus belle sneaker en vous disant qu’elle ressemblait étrangement à un beau coupé sport ? Le look agressif de certaines paires n’est pas sans rappeler un puissant moteur V10

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Les Air Jordans en 23 anecdotes (partie 2/2)

Depuis leur lancement en 1984, les mythiques Air Jordan se sont construites une légende. Sneakers-culture.com revient sur chacune d’entre elles au travers d’anecdotes, de quoi tester votre culture générale sur cette légendaire paire de chaussure.

Après la première moitié de la saga que nous avions évoqué fin novembre, coup de projecteur cette fois sur les modèles 13 à 23.

 

AIR JORDAN XIII : l’une des chaussures favorites de MJ, elle a la particularité d’intégrer un hologramme vert sur la partie extérieure de la cheville. Selon l’angle d’inclinaison, l’hologramme montre un ballon de basket, le numéro 23 ou le logo « jumpman ». La AJ XIII est inspirée d’une panthère noire ou « Black Cat », également surnom donné à Jordan au début des années 80. La chaussure possède de petits coussinets qui rappellent ceux de la patte de l’animal. L’hologramme, quant à lui, est une allusion à l’œil du fauve qui reste visible dans l’obscurité. La AJXIII propose un équilibre entre performance et design comme jamais une paire de chaussure ne l’avait fait auparavant. On pourra seulement regretter l’opacification de l’hologramme avec le temps.

AIR JORDAN XIV : pour la AJ XIV, Tinker Hatfield s’est inspiré de la Ferrari 550M de Michael Jordan en poussant la comparaison jusqu’à intégré le logo Jumpman dans l’encart Ferrari. Selon de nombreux spécialistes, il aurait frôlé la perfection avec ce modèle offrant un confort exceptionnel et une harmonie suffisante pour rivaliser avec les célèbres AJ III, XI ou XIII. Chaque pied est recouvert de 7 Jumpman soit un total de 14 comme le numéro de la chaussure. L’extrémité des lacets est enfichée dans un capuchon métallique histoire d’apporter encore un peu plus de finition à un modèle déjà parfaitement cohérent. Michael Jordan ne les porta qu’à tois reprises lors de NBA Finals 1998. Les AJ XIV resteront à coup sûr dans l’histoire puisqu’elles sont associées au shoot à la dernière seconde de Jordan face à Bryon Russel.

AIR JORDAN XV : première Air Jordan conçue depuis le second départ à la retraite de MJ, elle marque une rupture avec les autres modèles de la gamme. Très agressive visuellement et en partie constituée de kevlar, elle rappelle le X-15 aircraft de la NASA. Le confort de la chaussure a fait l’objet de beaucoup de critiques. Elle aurait dû être la dernière création de Tinker Hatflied. Il reviendra finalement pour la AJ XX, sans doute déçu du scepticisme entourantla AJ XV. La légende dit que la pièce de mesh proéminente sur l’avant-pied serait un clin d’œil à l’habitude que Jordan avait de tirer la langue sur les actions importantes.

AIR JORDAN XVI : Tinker Hatflied parti, c’est à Wilson Smith qu’est confié la mission de dessiner le 16ème modèle de la gamme. Smith dessine donc la AJ XVI en adoptant le meilleur de ses grandes sœurs mais sans les parodier. On retrouve par un exemple la semelle transparente, mais sur toute la longueur de la semelle. A l’inverse, le cuir verni de la AJ XI est repris mais exclusivement sur le bout du pied. Pour afficher sa marque de fabrique, Smith recouvre la chaussure d’une large pièce de cuir amovible et maintenue par un bouton pression. Il était recommandé de retirer cette pièce lors de la pratique du basketball mais l’expérience à montré que les heureux propriétaires de la AJ XVI la laissait au placard le reste du temps également.

AIR JORDAN XVII : d’après ses créateurs, la AJ XVII tire son inspiration d’une Aston Martin ainsi que du flow jazzy si cher à Michael Jordan. Comme la AJ XVI, la AJ XVII possède une pièce en mesh et en cuir détachable. Elle est la plus chère des Jordan commercialisées jusqu’à présent puisque son prix de vente était fixé à 200$. Le modèle orignal était vendu dans une valise en métal accompagné d’un CD proposant l’hymne de la chaussure, un morceau de jazz bien entendu. La AJ XVII a eu un succès tout relatif par rapport aux modèles conçues jusqu’alors.

AIR JORDAN XVIII : fruit de l’imagination de Kate Kuebis, elle bénéficie de la technologie « Dual-layer Zoom Air Cushioning » et intègre quelques matériaux avant-gardistes en particulier les traditionnelles fibres de carbone. Si la AJ XVI était une déclinaison de la Ferrari 550M, le design de la AJ XVIII est à trouver dans la Lamborghini Murcielago. Recouverte d’un cuir exceptionnel, plus précisément du veau velours, cette Air Jordan est à consonante 100% italienne gage de qualité et de raffinement. Parce que le daim nécessite un entretien particulier, Brand Jordan accompagne la paire de chaussure d’une serviette brodée du logo Jumpman et d’une brosse de nettoyage (uniquement pour le coloris Black/Royal). Ce choix est d’autant plus justifié que depuis quelques années, la tendance est à l’accessoirisation. Depuis la AJ XVI, les designers de la marque recouvrent systématiquement la chaussure d’un empiècement. La AJ XVIII n’échappe pas à la règle. Il faudra attendre la AJ XXI pour que ce concept finisse par disparaitre de l’esprit des créateurs. MJ portera cette chaussure à une seule reprise, le 16 avril 2003, date à laquelle il arrêtera définitivement la compétition.

AIR JORDAN XIX : Jordan éloigné des terrains, elle marque un tournant puisqu’elle est le premier modèle totalement conçu pour les fans. La filiale de Nike avait déjà recherché son inspiration chez un animal. Il s’agissait de la panthère noire pour la AJ III. Elle réédite l’expérience pour la AJ XIX en s’inspirant d’un serpent d’Afrique, le Mamba noir plus communément appelé « Black Mamba ». Avec la AJ XIX, Brand Jordan a tenté de reprendre les traits principaux de l’animal : agilité, agressivité, dangerosité. Elle lui empreinte également sa robe gris métallique. En réalité, le design de la AJ XIX est travaillé pour en faire une chaussure souple et hyper confortable. Elle est surtout la plus légère de toute les Jordan conçues jusque là. Parmi les matériaux et technologies intégrés, on retrouve le « Tech Flex », le « full-length Zoom Air », les fibres de carbone. De quoi perturber les néophytes.

AIR JORDAN XX : sa caractéristique la plus notable est la présence d’une pièce velcro recouvrant le dessus de la chaussure. L’empiècement est lasérisé et expose les grands moments de la carrière de MJ. Sa semelle est très largement inspirée de la Nike Huarache. La chaussure possède un strap, pas forcément indispensable, mais qui rassure les septiques échaudés par la taille basse de la chaussure. Elle intègre également la nouvelle technologie IPS (Independant Podular Suspension) dont le graphisme sur la semelle reprend les 20 dernières paires de Jordan. La AJ XX est inspirée des courses moto, rapport à la récente collaboration de Jordan avec une écurie, et parce que la passion du deux roues lui a été fomellement proscite durant sa carrière. On aurait pu s’attendre à un succès plus important de la part de la AJ XX, d’autant qu’elle fut à nouveau concoctée par le designer vedette de la marque, Tinker Hatflied.

AIR JORDAN XX1: pour la énième fois, les designers Brand Jordan reprennent les lignes d’un véhicule automobile. Cette fois, c’est le coupé Bentley Continental GT qui est choisi. Le revêtement est du veau velours de quoi offrir un modèle raffiné dont on imagine que les designers ont souhaité que l’on puisse le porter aussi bien pour la pratique sportive que de façon plus habillée. Une fois encore, Brand Jordan nous inonde de technologies comme pour rappeler que la chaussure offre ce qu’il y a de mieux : IPS, Zoom Air, Encapuslated Air, Carbon. Le numéro 23 réapparait, au niveau de la cheville et en relief. Un message est également visible lorsque la chaussure est placée sous ultra violet. La AJ XXI est montante, très montante même et donc totalement à l’opposé de la AJ XX qui proposait une coupe basse bien que renforcée par un strap. Si les comparaisons avec la Bentley sont évidentes, celles avec une chaussure de sport le sont beaucoup moins.

AIR JORDAN XX2 : ses lignes sont celles de l’avion F22-Raptor, un avion de chasse furtif développé par les Etats-Unis à la fin des années 80. En remplaçant les tiges de carbone par du titanium, Brand Jordan est une nouvelle fois à la pointe de l’innovation. La filiale de Nike nous offre surtout une chaussure extrêmement légère dont la coupe est sensiblement plus académique que ce qui avait pu être proposé les quatre années précédentes.

AIR JORDAN XX3 : least but not last, elle est commercialisée à partir de 2008 et signe la fin d’une dynastie puisque dorénavant la marque n’attribuera plus de numéro à la chaussure mais seulement son année d’édition. Brand Jordan abandonne le titanium, sans doute trop cher, et réintègre les éléments de carbone qui ont fait le succès de la marque pendant plus d’une décennie. La chaussure est entièrement brodée. La signature de Jordan est imprimée sur le bout du pied et son empreinte digitale et reproduite sur la semelle. Zoom Air et IPS rappellent notamment que si un soin tout particulier est apporté aux finitions, la performance reste un leitmotiv chez Jordan. La AJ XXI3 est la toute première Air Jordan a minimiser son impact environnemental en réduisant l’utilisation de produit chimique et en préférant l’utilisation de produits recyclés.

Découvrir la Partie I

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Les Air Jordans en 23 anecdotes (partie 1/2)

Depuis leur lancement en 1984, les mythiques Air Jordan se sont construites une légende. Nous revenons sur chacune d’entre elles au travers d’anecdotes, de quoi tester votre culture générale sur cette légendaire paire de chaussure.

Aujourd’hui, coup de projecteur sur les 12 premiers modèles de la marque.

AIR JORDAN I : elles furent interdites par la NBA car elles ne respectaient pas le règlement en vigueur à l’époque obligeant à ce que les chaussures soient nécessairement aux couleurs de la franchise. Chaque match disputé avec cette paire de chaussure sanctionna Michael Jordan d’une amende de 5000$. Le buzz Air Jordan était né.

AIR JORDAN II : dessinées par Bruce Kilgore, elles sont tristement célèbres par ce que ce sont celles que MJ portaient lorsqu’ils se blessa grièvement, l’obligeant à manquer 64 matchs de saison régulière. Coup du sort ou pas, MJ les avaient également au pied lorsqu’il passa 63 points aux Celtics. Les matériaux choisis pour la AJ II étaient uniques pour le milieu des années 80 : cuireitalien et fausse peau de lézard sur le côté. Les acheteurs de l’époque ont souvent constatés que la semelle intérieur se craquelait. Difficile à accepter quand on sait que la paire était commercialisée 100$.

AIR JORDAN III : première paire de la série dessinée par Tinker Hatflied, ce sont les préférées de Michael Jordan. Le logo « Jumpman » vient remplacé pour la première fois le logo « Wings » que Peter Moore avait créé pour la AJ I. Les AJ III sont les premières à proposer une bulle d’air visibles sur le talon ainsi que « l’éléphant print » dont Brand Jordan fera l’une de ses marques de fabrique. Sa réédition de 1994 connue un succès plus important que le modèle original de 1988.

AIR JORDAN IV : fortement inspirée de la III, la IV est la toute première Air Jordan à être commercialisée en dehors des Etats Unis. Brand Jordan choisit la AJ IV pour tester son concept « retro » avec des couleurs différentes des modèles originaux. Elle fit une apparition remarquée dans le film de Spike Lee « Do The Right Thing ».

AIR JORDAN V : pour la première fois, des Air Jordan proposent des innovations dont le but premier n’est pas le confort du pied mais le plaisir des yeux. Semelle transparente, languette réfléchissante, fermoir pour les lacets. Pourtant superbement imaginées, les AJ V présentaient le défaut de jaunir au contact de l’eau, obligeant ses heureux propriétaires à devoir les ranger avec un petit sachet de silice. Elles font une apparition remarquée dans le générique du « Prince de Bel Air » et dans le premier épisode de cette même série. La légende dit que Tinker Hatflied aurait trouvé son inspiration dans les avions de combat de la seconde guerre mondiale.

AIR JORDAN VI : si la AJ V tire son inspiration des avions Mustang de la seconde guerre mondiale, la AJ VI s’inspire des Stealth Fighter F-117. Pour le reste, on retrouve les traits de caractère de son ainée : semelle transparente et fermoire à lacets. Le revers de la languette comportait l’inscription « tirer sur la languette » histoire de rappeler comment faciliter l’insertion du pied dans cette chaussure montante. La AJ VI est aussi connue pour être celle que portait MJ lors de son premier sacre face aux Lakers de Los Angeles. Tout comme sa grande soeur, les semelles de la AJ VII jaunissaient au contact de l’eau. Il faut croire que Brand Jordan n’avait pas encore trouvé la solution à son problème, sans quoi la marque n’aurait sans doute pas réédité deux fois la même erreur.

AIR JORDAN VII : modèle le plus controversé depuis la création des AJ en 1984, la AJ VII a encore du mal à convaincre aujourd’hui. Considérée comme une fusion entre la AJ VI et la Nike Huarache, certains éléments de la chaussure rappellent le design tribal africain très en vogue à l’époque. Sans douté échaudée par les problèmes de jaunissement des deux précédents modèles, Brand Jordan décide de l’équiper d’une semelle en néoprène.

AIR JORDAN VIII : sortie en 1992, on lui a associé des qualificatifs peu glorieux dont le très péjoratif « sabot ». Grosse et lourde, beaucoup ce sont par ailleurs interrogés sur la présence et l’efficacité du strap entourant la chaussure. La AJ VIII propose le logo « jumpman » dans une matière toute nouvelle. Jusqu’à présent collé ou imprimé, le Jumpman est dorénavant constitué d’une matière tactile puisqu’il s’agit de boucles de laine comme sur de la moquette. Le fond du logo rappelle les 3 couleurs principales de la chaussure. Certains y ont vu une déclinaison du logo « peace & love ».

AIR JORDAN IX : première paire de Jordan commercialisée depuis la retraite de His Airness, elle intègre un chausson intérieur et un « 23 » sur-dimensionné au-dessus du talon. Des mots dans différentes langues (traduction droite : dedicated, force, intense, freedom, graceful – traduction gauche : sport, independance, freedom, athletic, hope) sont termoformés sur la semelle comme pour rappeler que la vague Air Jordan touche dorénavant tous les pays du monde. Omri et Julie Rotblatt-Amrany – les créateurs de la célèbre statue de MJ à l’entrée du United Center – ont choisi de lui faire porter des Air Jordan IX puisque ce sont les seules qu’il n’avait jamais véritablement portées sur un terrain de basket.

AIR JORDAN X : combinaison de plusieurs précédents modèles, elle n’a jamais été véritablement approuvée par MJ, sans doute parce que Tinker Hatflied l’a conçu sans véritable feed-back de MJ trop préoccupé par sa nouvelle carrière dans le baseball. La AJ X propose un système de laçage rapide et reprend sur sa semelle quelques unes des récompenses que MJ a décrochées jusque là. La légende dit que les couleurs criardes de la chaussure font écho aux périodes difficiles que MJ traversa à ce moment là de sa carrière. Scottie Pippen la porta lors de la saison 1994-95.

AIR JORDAN XI : synonyme de come-back, elle rappelle celui de MJ en NBA, le retour de Tinker Hatffield comme designer vedette et le retour des semelles transparentes qui ont tendance à jaunir. Indéniablement la plus populaire, elle est la première chaussure de sport à intégrer une pièce en carbone. La couronne vernie noire qui l’entoure est pour beaucoup dans le succès de cette chaussure dont beaucoup reconnaissent le côté élégant. Réédité à l’automne 2000, elle a fait l’objet de quelques modifications : noir et blanc plus profonds, semelle plus rigide et moins plate. Pour la plupart des sneaker heads, la réédition est plus aboutie que le modèle original. MJ en porte une déclinaison noire et bleue dans le film Space Jam.

AIR JORDAN XII : disponible à partir de 1996, elle est la première paire de Jordan à ne faire aucune allusion à la marque aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur. La XII est la toute première à s’approprier le concept « Zoom Air ». Inspiré du pavillon de la marine japonaise, c’est également le premier des 23 modèles de la gamme à avoir été porté simultanément par Michael Jordan et Scottie Pippen. La AJ XII appartient à Brand Jordan, filiale alors nouvellement crée. L’intégralité des précédentes créations avait été conçue sous la direction de Nike.

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Quand Bugs Bunny se joint à Mike dans la partie !

« Pour être considéré comme un champion, il faut gagner le championnat » avait lâché Jerry West, figure emblématique des Lakers et accessoirement symbole du logo NBA… Après 7 années d’attente et de luttes sans merci, Michael Jordan a fait taire toutes critiques en gagnant son 1er titre NBA face au Lakers du grand Magic Johnson. Après leur 61 victoires en saison régulière 1990-91 et leur 15-2 exemplaires en playoffs, Les Bulls de Jordan et Pippen accèdent à un autre statut NBA à l’aube de cette saison 1991-92. Ils sont à la fois respectés et craints de tous dans la Ligue.

Au delà des frontières américaines, la finale de 91 est 1ère finale NBA diffusée en France, chez nos confrères de Canal+ et ça l’est également dans de nombreux à travers le monde. Dans la foulée de cette exposition médiatique croissante, Nike envoie des piliers de son écurie en Europe, tel que Charles Barkley / Scottie Pippen / David Robinson pour des tournées promotionnelles. La NBA et la FIBA se sont associés pour créer un événement ou pourront se rencontrer le meilleur des deux mondes : un tournoi appelé l’Open Mc Donald. Nous ne sommes plus qu’à quelques marches de l’explosion du basket mondial que la future Dream Team de 92 va enclencher…

Et s’il y en a bien 2 qui ont compris que les rouages de la mondialisation étaient en route, c’est bien Michael Jordan et Tinker Hatflied. C’est lors d’une réunion avec le staff marketing, qui dévoile l’idée de ne plus faire apparaitre le logo de Nike ou bien l’appellation « Nike Air » au dos des Air Jordan. Les personnes présentes ont rit aux éclats en apprenant cette annonce mais ils ont très vite déchantés en voyant le sérieux des deux protagonistes. Après une lutte acharnée, Mike et Tinker on eu le dernier mot !

Voilà pourquoi sur la Air Jordan 7 est un modèle très sombre comparé aux précédentes éditions (voir trop ?). Une simple inscription « Air Jordan » sur la languette, un petit Jumpman sur le côté et un petit 23 au dos. D’ailleurs, Tinker en a eu marre de critiques sur le jaunissement des bulles d’aire ou de la midsole des très célèbres et appréciées Jordan 5 et 6. Plus de rien de visible ou de flashy sur la Jordan 7 hormis la languette et encore c’est selon le modèle (Bordeaux ou Hare). Si le modèle est en apparence plus simple que les précédents, cette année Tinker Hatfield va tout de même le fameux chausson ou plutôt système Huarache que l’on retrouvera à la fois sur les Flight de Pippen ou des modèles de cross trainer pour ne citer qu’eux.

Après les avions ou les chaussures de ski, voir les voitures, Tinker va tirer inspirations de l’art tribal africain. En effet, c’est en se baladant dans la rue en rentrant chez lui, qu’il s’arrête devant un petit magasin de musique ou il tombe nez à nez avec un poster afro pop, ou l’on voit un homme jouer de la guitare. De là, il se remémore une conversation avec Michael qui lui disait qu’il voulait des baskets qui soient à la fois jeunes et tendances tout en restant très sophistiquées au niveau des matériaux. Tinker rentre dans la boutique dans l’espoir d’acheter le poster mais le propriétaire refuse en étant donné qu’il avait organisé un show radio lié à cet afro pop musique. Tinker sort alors le grand jeu et dit au proprio qu’il travail pour Michael Jordan à la conception de sa prochaine paire et que ce poster était pour lui une grande source d’inspiration. C’est alors que le proprio lui proposa de lui vendre 15 dollars.

L’année 92 marque aussi le virage de la stratégie commerciale de Nike qui passera du côté urbain de Mike avec un petit clip rap, à un côté plus familial en faisant apparaitre Bugs Bunny pour la 1ère fois. Un esprit qui sera plus développé avec la Jordan VIIIAvant de venir à la rescousse de Bugs et ses amis de Looney Toons dans Space Jam, Michael va d’abord retrouver son ami aux grandes oreilles mangeur de carottes, lors d’une publicité, ou il va lui filer un coup de main en battant une équipe de rigolos aux gros bras. A cette occasion, Bug Bunny enfile aussi une paire de Jordan mais pas n’importe laquelle : la Hare Jordan (littéralement la Jordan du Lièvre). Evidemment, la forme est quelque peu différente de celle des communs des mortels… Siglé « BB » au dos, elle reste un modèle prisé par les collectionneurs.

Je ne sais pas pour vous mais moi j’aimerais bien avoir ce modèle de Bugs Bunny !

A.L

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