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Le design des sneakers a t-il un rapport avec l’automobile?

N’avez-vous jamais regardé votre plus belle sneaker en vous disant qu’elle ressemblait étrangement à un beau coupé sport ? Le look agressif de certaines paires n’est pas sans rappeler un puissant moteur V10, et l’aspect épuré de votre dernière de paire de kicks évoque la ligne d’un concept car…

Ces similitudes sont-elles bien réelles ou sont-elles le fruit de notre imagination ? Une fois ma paire aux pieds, ai-je l’impression de courir plus vite ou d’augmenter mes performances, comme si je troquais mon ticket de métro pour une Lamborghini ? Et je ne parle même pas de mon flow …
Sans doute y a-t-il un peu des deux. Le parallèle entre le sport automobile, les voitures puissantes et les sneakers alliant performance, technique et design, est incontestable et fait partie d’un imaginaire masculin commun. Mais les passerelles entre ces deux univers sont plus réelles que vous ne l’imaginez …

Décortiquons tout d’abord notre sneaker favorite :

– La semelle extérieure, qui est en contact direct avec le sol, constitue la partie la plus résistante de la sneaker.
– La semelle intermédiaire, elle, apporte un premier niveau de confort. Elle sert notamment à disperser les ondes de choc pour que le corps n’ait pas à le faire. Cette partie a particulièrement évolué depuis les débuts de la sneaker.
– Le dessus de la chaussure s’appelle la tige, qui est faite de l’empeigne au niveau du coup de pied et des orteils. Elle peut être en cuir ou en tissu, et diffère en fonction du type de sport pratiqué. Elle vise à assurer un bon maintien et à ce que la chaussure fasse bien corps avec le pied.
– La semelle de propreté est adaptée à l’anatomie du pied. Elle est généralement amovible afin de pouvoir être nettoyée. Cela indique également si la chaussure est à vocation plutôt sport ou mode, et nous renseigne aussi sur son niveau de qualité (un produit de qualité aura généralement une semelle amovible).

Quels parallèles peut-on alors établir entre notre sneaker et ma Lamborghini (j’ai le droit de rêver !)

– Premier contact de la « gomme » avec le sol, la semelle extérieure de ma kicks me rappelle les pneus montés sur des jantes 18 pouces.
– La semelle intermédiaire peut être comparée aux amortisseurs.
– la tige correspond à la carrosserie – finition carbone évidemment-, et l’empeigne au capot !
– la semelle de propreté ainsi que les contreforts intérieurs de la chaussure qui peuvent être en tissu, en cuir… représentent l’habillage intérieur cuir de mon bolide.

Finalement la vraie différence reste que ma sneaker ne roule pas au super, mais aux kilo-calories ! A vous d’y mettre l’énergie nécessaire.

Mais au-delà de ces comparaisons, il existe aussi des raisons plus historiques à ces analogies : Pendant de nombreuses années, les ingénieurs, les graphistes et designers qui travaillaient chez les marques de sport pour développer les nouveaux produits, étaient souvent issus de du milieu automobile, ou ils en avaient tout au moins les compétences techniques.

Ils ont adapté ces connaissances acquises dans l’univers de la voiture à la sneaker. Au départ, ces designers ne venaient pas forcément du design produit. Cette transversalité entre ces univers a permis l’apparition de modèles originaux, ou plus avant-gardiste, que ce qu’aurait pu faire un designer produit pur et dur (un des designers les plus célèbres de sneakers, Tinker Hadfield, s’était fait embaucher à la base comme architecte chez Nike).

Pour exemple le plus probant la Jordan XIV est directement inspirée de la Ferrari 550 M de Michael Jordan, et plusieurs collaborations ont vu le jour : Adidas/Porsche Design, Kobe (Adidas)/Audi.

Les ponts entre le monde de la sneaker et d’autres « industries » ne s’arrêtent pas à l’automobile : D’un point de vue purement esthétique, la Jordan V a par exemple été inspirée d’un avion de chasse. Technologiquement le système pump de la Reebok Bring back a été calqué sur les systèmes de pompage des chaussures de ski.

Ce développement a été possible car son créateur, Paul Lichtfield n’était pas designer mais ingénieur de formation (un ancien de chez Goodyear –tiens, tiens l’automobile encore elle…).

Les sneakers sont donc en partie le fruit d’inspirations multiples, qu’elles viennent de l’automobile ou d’ailleurs… Ce sont ces transversalités qui ont en partie contribué à faire des sneakers ce qu’elles sont aujourd’hui, innovantes, créatives et toujours tendances…

Que nous réservent alors les prochaines décennies ?

Quelles seront les prochaines sources d’inspiration pour les créateurs de sneakers ?

Les nouvelles tendances, l’évolution des technologies ou les enjeux écologiques pourraient-elles alors nous laisser imaginer des futures sneakers encore plus démentes ? Je vous laisse rêver à la paire du futur…

S.A

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