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Et si je vous parlais de mon histoire de la Jordan V

Michael Jordan a été pour moi un modèle sportif. J’ai grandi en me passionnant pour ses exploits sur les terrains et en dehors à travers la publicité, la mode, le cinéma. Il n’a jamais cessé de m’inspirer et d’influencer mes choix. Et Les Air Jordan étaient l’un des prismes à travers lesquels je l’admirais. Cela m’a conduit à voir ce qu’il y avait au-delà du produit lui-même et d’y connecter des valeurs tels que le gout de l’effort, l’esprit de compétition, le travail d’équipe…

Et vous avez-vous déjà ressenti une émotion quasi nostalgique en pensant à un modèle ? qui vous rappelle des instants précis, des souvenirs, un contexte… ou l’image d’un mentor, d’un coach ,d’un sportif qui vous a inspiré dans votre choix de vie ???

La genèse…

La Air Jordan V ou Air Jordan 5, sortie en 1990, est la troisième chaussure de la ligne dessinée par le célèbre designer produit Tinker Hatfield. Elle a été inspirée par le style de jeu de Jordan qui se déplaçait sur le terrain comme un avion de chasse.

Hatfield le décrit « flottant sur les bords du jeu et pouvant survenir de nulle part pour attaquer ».

Il décida en accord avec sa majesté de baser la conception de la Air Jordan V sur le P-51 avion de combat Mustang américain utilisé lors de la Seconde Guerre mondiale.On note que les motifs de la midsole en forme de flamme ou en dent de requin, selon la manière dont on les interprète, rappelle l’esthétique agressive de l’avion de chasse.

C’est à nouveau Spike Lee dans le rôle de Mars Blackmoon qui est la vedette de la campagne publicitaire de la Air JordanV. A la télé c’est dans la série le Prince de Bel Air diffusée tout les soirs sur la chaîne américaine NBC que Will Smith alias le «Fresh Prince» fait la promotion de la Jordan V qui apparaîtra dans plusieurs épisodes du sitcom.

À l’époque c’est le neuvième plus haut score de l’histoire de la NBA. Les Chicago Bulls dépassent leur ratio de la saison précédente avec 55 victoires. Michael Jordan est de nouveau le meilleur marqueur de la NBA avec une moyenne de 33,6 points par match.

En plus d’atteindre le plus haut score de la ligue pour la quatrième fois consécutive, il est le meilleur intercepteur de la saison ce qui témoigne de son incessante activité sur les deux côtés du terrain. Il participa à son sixième All-Star Game. Les Chicago Bulls se qualifient pour les playoffs, mais sont éliminés par les Detroit Pistons, pour la troisième saison consécutive lors du septième match.

Sur le terrain le 28 mars 1990 Michael Jordan réalisa une première dans sa carrière en marquant 69 points contre les Cleveland Cavaliers, ce qui eut pour effet de procurer une incroyable visibilité au modèle.

IT’S GOTTA BE THE SHOES…

D’un point de vue technique et design, la Air Jordan V est une évolution de la Jordan III et IV, elle a été conçue avec plusieurs caractéristiques encore non employées dans la ligne de Jordan. La Jordan V est un modèle Mid plus haute qu’une Jordan IV avec tige de hauteur asymétrique qui est particulièrement renforcée au niveau de la malléole intérieure et doublée en mousse afin d’assurer une protection optimale de la cheville.

La languette de la chaussure est grise réfléchissante (en 3M) avec le logo Jumpman brodé . Ce détail visuel était une première sur une Jordan après l’elephant skin sur la Jordan III et les 3 grilles latérales d’aération plastifiées sur la IV sont reconduites sur la V pour permettre une meilleure respirabilité du pied pendant le jeu et contribuent à rendre la chaussure plus légère.

Nouvel élément de design, le lace-lock est introduit sur la Air Jordan V afin de faciliter le laçage, sa forme ergonomique qui le laisse bien plaqué sur la languette lui a valu d’être validé par la NBA contrairement à celui de la Jordan VI.

Une partie du midsole est composée de caoutchouc transparent (transparent rubber) ce qui était esthétique et inédit pour une chaussure de basket.

L’outsole est aussi en partie constituée de caoutchouc transparent dotée de motifs chevrons qui sont censés stabiliser les appuis et apporter de l’adhérence. Le logo Jumpman apparaît en transparence sur la partie avant de l’outsole. Le principal attrait de cette gomme translucide était de rendre visible la technologie AIR. Tinker Hatfield l’avait déjà utilisée ce même procédé pour dessiner la Nike Mag crée spécialement pour le film retour vers le futur 2. Déjà présente sur les Jordan III et IV, l’unité AIR SOLE est visible au niveau du talon. Afin de prouver qu’il existait bel et bien une bulle d’air à l’avant, elle devient visible.

Quatre colorways compose la General Release (GR) de la Air Jordan V OG : White / Black – Fire Red Air, Black / Black – Metallic Silver, Grape White / Grape Ice – New Emerald, et Fire Red White / Red – Black 23.

En résumé La AJ5 a été l’une des sneakers les plus appréciées de la gamme Jordan, de toutes les paires par la marque jusque-là, elle fut le modèle le plus adapté à la pratique du basket-ball. Techniquement, elle fut pensée avec un design avant-gardiste et bénéficia des meilleures technologies du moment. Jordan a joué un rôle majeur dans la conception de la chaussure sous la maestria de Tinker Hatfield.

De toute l’histoire du sport jamais un sportif n’a été autant impliqué dans l’élaboration de ses signature shoes que ne le fut Michael Jordan. Pour la Jordan V, il demanda plus de maintien et d’adhérence. Il la voulait plus large sur l’avant du pied et surtout plus agressive, Jordan savait ce qu’il attendait d’une paire. La marque au Jumpman avait déjà connu de beaux succès avec ses quatre précédents modèles, mais ceux-ci avaient principalement été réservés aux basketteurs américains.

C’est à partir de la Jordan V que Nike décide de sérieusement s’attaquer au marché européen en mettant notamment le paquet sur les innovations, histoire d’assurer le coup.

A ce stade de sa carrière, Jordan n’était pas encore techniquement au summum de son art ; mais d’un point de vue physique, son jeu laissait entrevoir qu’il avait déjà atteint son paroxysme. S’enrichissant d’un jeu plus collectif et réfléchi, la suite de sa carrière allait confirmer son rôle majeur dans l’histoire du sport…

LAISSEZ MOI VOUS RACONTER MON HISTOIRE…

1990, j’ai 18ans, je suis de passage à San Francisco; je visite la ville et j’en profite pour faire les boutiques et aussi d’aller trainer sur le playground local avec pour idée de tester le niveau et je ne fus pas déçu. De l’intensité, des dunks ravageurs et des athlètes sculptés dans le roc ne découragèrent pas mon mètre quatre vingt quatre de tâter la balle orange lors d’un pick up game.

Avec mes Nike Air Flight 89 aux pieds, je tentais de donner le change du mieux que je pouvais à ces joueurs habitués aux joutes verbales et physiques. Après le match, on me fit part d’une rumeur concernant un possible restockage de la Jordan V OG sortie la semaine d’avant et déjà sold out dans tout le pays. La rumeur désignait deux boutiques indé aux alentours de San Francisco.

Dès le lendemain matin, je fis en sorte d’être présent à une des adresses qu’on m’avait indiqué et là … j’ai vraiment vécu en direct l’effervescence de l’événement. La boutique était pleine de monde et les alentours également. Sans me décourager je me suis glissé dans la bonne file, en attendant patiemment que mon tour vienne. J’étais résolu à rester le temps qu’il faudrait quitte à passer la journée entière devant le shop. Mais la tension ne cessait de monter, les menaces aussi. Les gens étaient prêts à en découdre si nécessaire.

J’étais là, j’ai assisté à tout ça, certains ont commencé à se battre carrément pour avoir la paire en premier. Il fallait en plus la porter tout de suite, sans attendre d’être sorti quitte à se faire dépouiller dans la rue… Les abords de la boutique ressemblait à la cour des miracles… Resseleurs et grosses cailleras faisaient le guet à la sortie.

C’était tellement tendu, que j’ai dû, avant de sortir du magasin mettre ma paire dans un sac opaque. On m’avait prévenu qu’il était dangereux pour un Frenchy de se balader en arborant le logo du shop et que je risquais me faire agresser.

Je n’ai pas pu porter ma paire pendant une semaine car à ce moment-là, on dépouillait les gens ou certains étaient prêt à payer de leurs vies pour une paire de Jordan V. Cela m’a tellement marqué que lorsque j’ai pu enfin la porter, elle est devenue en quelque sorte ma paire fétiche, comme un symbole de cette mémoire. Encore une fois, ma passion pour la sneaker est le témoignage du temps qui passe et qui se rattrape jamais.

Et vous avez-vous vécu des moments similaires ???