Dans la rubrique Band of Brothers nous donnons la parole à des amateurs de sneakers, pour cette trente huitième interview express, Elie Costa a des choses à vous dire…
Bonjour Costa Elie, présente-toi en quelques mots
Je m’appelle Elie, 29 ans et vivant sur la région parisienne. J’achète des baskets depuis une dizaine d’années essentiellement les dunk low SB et n’oublions pas Air max 1 , Jordan , Lebron , Air max plus… Bref que du Nike.
Par quel biais es-tu venu à la sneaker (le sport, la curiosité du moment…)
Je suis venu à la sneaker tout simplement parce que j’aime cela et que je fonctionne énormément aux coups de cœur. Et oui ma foi, pas d’idoles sportives ou musicales me concernant. Ma passion pour les sneakers a été catalysée par un modèle en 2002 que j’ai découvert aux pieds d’un pote au lycée, la Air max plus I alias les rekins. Et depuis cette passion assez chronophage n’a cessé d’évoluer. Néanmoins, je reste concentré sur certains modèles sinon je m’en sors plus. J’essaie tant bien que mal de m’ouvrir à de nouveaux horizons mais je resterai PRO Nike je le crains !!!
Tu sembles brandir comme un trophée une dunk low SB Freddy Krueger et une d’air max plus I, As-tu une histoire particulière avec ces paires ? Pourquoi ces choix? Qu’apprécies-tu dans ces deux modèles ?
La paire que je brandis est une dunk low SB Freddy Krueger. Elle symbolise à mes yeux une des dunk à avoir mais ca reste très subjectif c’est vrai notamment à cause du colorway. Cette paire a une saveur particulière car elle n’a jamais été vendue au public et que j’ai ramé pour l’avoir, certes avec un gros coup de bol aussi. Elle était exposée chez Wallkicks à l’époque au fond du magasin et au premier coup d’œil, je m’étais dit il me la fallait !!! Le prix était prohibitif, de souvenirs vers les 900€. Et un coup du destin arriva quand je l’ai vu en display chez WESC à Paris. Le vendeur m’a vendu son sample sans que je sache qu’il s’agissait de la même paire que Wallkicks mais achetée pour la moitié du prix. J’ai du le savoir 2 ans après lors d’une discussion avec un autre sneakerhead. La seconde paire est une paire d’air max plus I alias les rekins. Pour les fans du modèle (qui deviennent de plus en plus en rare), c’est la grise swoosh orange sortie en 2001 et qui fut un véritable carton. Vu aux pieds d’un pote au lycée, j’ai damné ma mère pour l’avoir et quelle fut ma déception au FL de Rivoli de voir que ce modèle était sold out. Cette paire est LA paire qui constitua la genèse de ma passion dévorante pour ce modèle et qui fera de moi un collectionneur passionné ensuite !!!
Te souviens-tu de ta première paire?
La première, clairement non. Je sais de souvenirs que mon père m’avait rapporté de New York une Reebok Pump quand j’étais gamin mais celle la ne m’avait pas marqué tout comme une LA gear. Mais une dont je me souviens comme si c’était hier, ce fut une paire de « Cortez » Tacchini. Elle était blanche avec le logo noir et a été achetée sur la rue d’Antibes à Cannes dans le shop Tacchini. J’étais extrêmement content de ce cadeau que m’avait fait ma mère. Bien que portée tous les jours, elle avait tenue longtemps mine de rien.
Es-tu un collectionneur ou un passionné ?
Je me considère comme un mix des 2. En effet, collectionneur car au début de mon intérêt pour les sneakers, je ne portais que les doublons et avait en tête d’acheter tous les coloris d’un même modèle qu’est la air max plus I. Et au fur et à mesure grâce à un pote en particulier, j’ai commencé à acheter des Dunk low SB, Jordan et air Max one à partir de 2005. Ces modèles ont par conséquent pris le devant avec en majorité les dunk low SB. Ceci est d’autant plus accentué par le nombre assez conséquent de paires en ma possession. Enfin, mon coté passionné se manifeste par le temps et le vouloir de savoir tels ou tels choses sur des paires en particulier. Le coté chronophage y contribue énormément sans oublier les choses folles que j’ai pu faire pour certaines paires achetées.
Qu’as tu fais de plus fou pour avoir une paire ?
Des choses folles j’en ai fait c’est sur. Entre camp out et dépenses démesurées, je pense que celle qui m’interpelle le plus reste lors de la release de la dunk low SB Levis bleu « hyperstrike » (appellation trompeuse). On est en été 2012 et un vendredi soir avec 3 potes, on est parti à Bruxelles récupérer nos paires étant donné que sur Paris, c’était sold out !!! Nous n’étions pas sûrs d’avoir nos paires au départ de Paris dans la nuit de vendredi à 2H30. Arrivés à 5H30 sur place, nous étions les premiers et ainsi j’ai pu réussir à prendre mes 2 paires. Avec du recul, c’étais complètement fou mais ca reste un bon souvenir.
Pourquoi un tel engouement autour de la Sneaker aujourd’hui ? Comment vois-tu le marché actuel de la sneaker ?
Je pense que cela réside essentiellement dans le fait que porter des sneakers de nos jours est considéré comme à la mode et est rentré dans nos mœurs. Il est vrai que cela n’était pas comme ça ne serait ce il y a à mes yeux 3 ans en arrière. Cet engouement reste assez récent mine de rien mais a gagné en vitesse grâce à Internet et aux réseaux sociaux. Le fait de pouvoir acheter vite, sans se déplacer et pouvoir converser avec d’autres personnes a participé à l’essor du marché actuel. Mais ce marché est maintenant scindé en 2. D’un coté, les « puristes » ou anciens qui sont là depuis le début et dont leurs repères ont été chamboulés par un nouveau mode de consommation. On perd un peu le coté aller en boutique, se déplacer au détriment de consommer via internet, chose totalement dématérialisée qui perd sa saveur par rapport au premier mode d’achat. Je reste néanmoins un vieux de la vieille car je privilégie les achats en magasin et acheter français bien que je n’ai que 29 ans. Je pense que ce marché va commencer à s’essouffler dans les années à venir à cause de choix stratégiques mauvais notamment le développement de la rétro à outrance et que les marques ne pensent pas, bien que ce soit utopique, à rehausser le standard de qualité. Mais cela reste une autre histoire. Les gens vont passer à autre chose je pense à un moment donné.
Es-tu plus sélectif qu’avant ou achètes-tu sur des coups de tête ou des coups de coeur ? Te considères-tu comme un sneaker addict ? Ce terme est à la mode, qu’en penses-tu ?
Je suis clairement plus sélectif qu’avant et fait des achats plus réfléchis en axant essentiellement ces derniers vers des produits de qualité avec des prix parfois assez onéreux. Car au final, acheter 4 paires rétro dans un même mois, cela revient à un achat de qualité d’un « graal » en termes budgétaires. Je m’efforce à respecter cette ligne de conduite que je me sui fixé. Ces achats sont essentiellement des paires que j’ai loupées dans le passé car de nos jours, sans pour autant jouer le mec blasé, presque rien ne me fait bonne impression. Il reste néanmoins des exceptions rares. Le terme sneaker addict sonne pour moi comme une pathologie, quelque chose de néfaste. Je me considère plus comme un collectionneur passionné, comme stipulé avant. Je préfère le terme sneakerhead. Mais je te l’accorde ce terme tu l’entends à tous les coins des rues dès que tu es amené à dialoguer avec d’autres personnes. Et ces personnes qui se considèrent comme tels sont dans une course effrénée à vouloir ressembler à leurs idoles en achetant beaucoup sans raisons valables par moment, j’ai bien l’impression. J’ai cette image en tête d’un entonnoir où tout le monde converge vers un idéal qui n’est pas à mes yeux bon. Il faut juste savoir être raisonnable et ainsi ne pas être victime de cette addiction.
Le mot de la fin ?
On ne vit qu’une fois donc clickez clickez J. Non sérieusement, que chacun puisse vivre sa passion comme il entend. Bien entendu, merci à vous pour cette interview et aux lecteurs.
Crédit photos: Babylon
S.A