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Band of Brothers

Band of Brothers Part 69

Dans la rubrique Band of Brothers nous donnons la parole à des amateurs de sneakers, pour cette soixante neuvième interview express, Salvatore a des choses à vous dire…

Bonjour Salvatore, présente toi en quelques mots ?
Je m’appelle Salvatore mais je suis surtout appelé par deux “surnoms” car “nicknames” n’était pas encore dans l’air du temps dans les années 80: Salva pour tout ce qui concerne le milieu professionnel et Toto pour mes amis intimes car c’est ainsi que m’appelle mes parents et toutes les personnes qui ont grandies avec moi. Toto étant le diminutif “officiel” de Salvatore en Italie. J’utilise par ailleurs le nom d’utilisateur Salva_aka_Toto pour mes comptes Twitter et Instagram car je les trouve indissociable de ma personne et de ma personnalité. J’ai 38 ans, je vis avec ma compagne et nous avons 2 enfants, un garçon prénommé Ulisse et une fille prénommée Themis. Je vis depuis toujours dans le village où j’ai grandi en périphérie Bruxelloise: Tubize. Cela fait maintenant près de quinze que ma passion est la source de mes revenus. J’ai travaillé dans plusieurs enseignes très connues en Belgique et j’ai toujours eu la chance d’avoir de très belles fonctions.

Par quel biais es-tu venu à la sneaker (le sport, la curiosité du moment…) ?
Très naturellement et très simplement: par le sport. Enfant et ado, je pratiquais de nombreux sports: Foot, Basket, Tennis, Natation, Athlétisme, Cyclisme … Le déclencheur de mon addiction a été les Jeux Olympiques de 1984 à Los Angeles. Je me souviens avoir vu un type qui courait aussi vite que le vent dans une combinaison rouge flamboyante et une paire de spikes blanches avec une virgule bleu d’un côté et rouge de l’autre. Il s’agissait de Carl Lewis et il était en train d’écrire l’histoire en remportant 4 médailles d’or. Internet n’existant pas, j’ai du aller devant une devanture de magasin de sport pour apprendre que cette virgule était le logo de Nike.

Tu as une paire de AF1 mister Cartoon à la main, pourquoi ce choix ? qu’ apprécies-tu dans ce modèle ?
Le choix a été très simple. Cette paire représente grand nombre de mes centres d’intérêts: la Air Force 1: modèle mythique Basket-Ball. Mr. Cartoon: Artiste- Graffeur. Cela représente 2 influences majeures de la Street Culture. De plus, ce qui apporte un plus, c’est que cette paire est sortie dans la gamme Livestrong. Donc, elle a une connexion supplémentaire avec un sportif. Une autre paire que j’apprécie beaucoup est une Zoom Fc X Futura2000 X Lance Armstrong, sortie pour célébrer la victoire du 7ième Tour de France. Paire qui associe: Foot – Graffiti – Sportif. Je donne énormément d’importance à ce type de paire qui associe plusieurs mouvements de la culture urbaine.

Te souviens-tu de ta première paire?
Et comment. Je devais avoir 6 ou 7 ans et ma mère m’a apporté au magasin de sport pour acheter une paire pour aller à l’école. A cette époque, t’allais au magasin de sport pour t’acheter une paire pour pratiquer du sport. Ici ce n’était pas le cas. Elle m’a fait essayé une chaussure toute blanche, toute simple, avec une petite touche de vert au talon. Je lui ai demandé si c’était des bonnes chaussures, elle m’a répondu: Ce sont des Stan Smith. Je ne savais pas qui c’était. C’est après avoir payé et que le vendeur m’a tendu le sac que je me suis rendu compte que c’était une paire d’Adidas car c’était écrit en grand sur une boîte bleu ciel. Quant à Stan Smith, c’est en regardant Roland-Garros sur Antenne 2 quelques temps après que j’ai appris que c’était un joueur de tennis légendaire. Et je me souviens aussi très très bien de ma première vrai paire signature player pour la pratique d’un sport: des Patrick Michel Platini. La classe.

Qu’est-ce que la culture sneaker selon toi ?
Chacun est libre d’avoir sa propre culture. Je ne juge personne et je ne critique personne. Je déteste dire: celui là est plus fort que l’autre ou celui là en connais plus. Je n’aime pas du tout ce “Game” que l’on voit malheureusement trop souvent. La Sneaker Culture pour moi est l’histoire et l’évolution de la chaussure de sport. Depuis tout petit, je scrutais la tv, les magazines, les journaux pour savoir quels athlètes portaient quelles chaussures. Le pourquoi. Qu’est-ce qui avait évolué. Pourquoi un athlète avait changé de sponsor. Evidemment, ce n’est que bien plus tard que j’ai compris que c’était une histoire de gros sous. Moi, je pensais naïvement que les athlètes choisissaient les meilleures chaussures pour construire leurs exploits. Pour moi, les Sneakers font partie de la Street Culture.

Le Hip hop et basket-ball ont toujours été des univers très fusionnels en ce qui conserne la sneakers ? Comment expliques-tu la génese de ce phénomène ( cette transversalité) ?
Run-Dmc, Spike Lee, Public Enemy, Michael Jordan, Magic Johnson, Mtv, … Tout est arrivé en même temps au milieu des années 80. J’ai toujours été quelqu’un de curieux vers les autres cultures et je le suis toujours. Mais je me rappelle que quand j’ai commencé a m’intéresser à cette culture, tous mes potes se demandaient pourquoi. Il était très difficile pour moi d’avoir des disques de Rap à l’époque. J’ai du attendre le début des années 90. Je ne pouvais écouter du Rap que via Mtv via l’émission Yo Mtv Raps. Et je devais programmer mon enregistreur vidéo car cela ne passait pas à des heures décentes. Ensuite, je passais l’enregistrement en boucle. Et je sentais que quelque chose se passait. Tout le monde critiquait, disait que c’était une musique de sauvage, fermée alors que moi je trouvais que c’était un mélange de plein de styles: Rock, Blues, Funk, Electro, Pop ,… Le côté fusionnel est d’après moi du au fait que ce sont le Rap et le Basket qui ont ouvert la culture Us à notre génération. C’était la vitrine de l’époque. Dans les années 70, c’était Elvis et le rock. Pour nous, c’était ces 2 trucs.

Pourquoi un tel engouement autour de la Sneaker aujourd’hui ? Comment vois-tu le marché actuel de la sneaker ?
A la base, je pense que cet engouement provient de la même façon pour laquelle nous nous sommes intéressé à la Sneaker. Les jeunes d’aujourd’hui veulent la même paire que Kanye West, Miley Cyrus, … Les icônes de leur génération. La différence, selon moi, avec notre génération, c’est que nous c’était des sportifs et ici ce sont des popstars. Si les marques s’associent avec des popstars, ce n’est pas anodin. Quand la Jordan IV White Cement Retro est sortie, j’avais pris l’initiative d’offrir une brosse à dents aux 23 premiers clients. La plupart n’ont pas compris pourquoi. Notre culture n’est pas la leur. Et nous devons l’accepter. Aujourd’hui, l’athlète vend des paires performances. Les popstars, des paires qui vont influencer énormément le marché et les ventes. Est-ce que cela va durer? Oui. Est-ce que tout le monde sera capable de vendre des Sneakers? Non. Pourquoi? Secret professionnel.

Es-tu plus sélectif qu’avant ou achètes-tu sur des coups de tête ou des coups de coeur ? Te considères-tu comme un sneaker addict ? Ce terme est à la mode, qu’en penses tu ?
J’ai toujours acheté en fonction d’un coup de coeur. Si je vois une paire et qu’elle me fait vibrer: Je l’achète. Mon envie d’acheter est primaire. Si dans ma tête résonne un: Put***, elle est terrible. Alors c’est sûr que je vais craquer. Je peux très bien passer des mois sans acheter une paire et puis me retrouver à en acheter plusieurs dans la même semaine. Je ne me considère pas comme un sneaker addict. Je ne collectionne pas. J’achète ce que j’aime. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai toutes sortes de paires dans mon armoire. Le seul fil rouge de ces paires est le sport. En ce qui concerne l’utilisation du terme, c’est une dérive de notre société. Il faut absolument étiquetter, catégoriser un certain type de personne. Qui peut juger qui est un Sneaker Addict ou pas? La qualité de la collection? La quantité? Le débat est éternel. Si je dois vraiment donner mon avis, pour moi est Sneaker Addict une personne qui connaît l’histoire de la Sneaker depuis ses origines. Peu importe si il a zéro, une, dix, cent ou mille paires.

Le mot de la fin…
Be True. Soyez vrai. Ecrivez votre histoire. Faites le bien autour de vous. Il n’y a pas que les Sneakers dans la vie. Mais faites gaffe à ne pas marcher sur les miennes.

Crédit photos: Babylon
S.A

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